Ce sabot nous l’avions reçu pour nos 50 ans de mariage. Une fois garni de fleurs, il avait trouvé sa place dans le petit coin de gazon devant la maison où il avait fière allure. Malheureusement, il a excité la convoitise de malandrins peu scrupuleux qui, dans la nuit du 19 au 20 août, s’en sont emparé, malgré son poids important. Je suis très triste de constater le peu de respect des gens vers les biens d’autrui.

Dimanche 18 août a eu lieu le vernissage de l’exposition Lermite, au Grand-Cachot-de-Vent, pour célébrer les 60 ans de son existence. Jusqu’au 15 septembre, le public peut y admirer successivement le premier et second des cinq immenses décors de théâtre créés par Lermite pour la pièce Le Solitaire des Sagnes, d’après le roman d’Oscar Huguenin, adapté et mis en scène par Jacques Steudler. Les autres toiles de cette série sont représentées par des reproductions photographiques sous forme réduite. Le tout est accompagné par de très beaux travaux des étudiants de l’Académie de Meuron qui se sont inspiré de l’œuvre de Lermite. Et, fait rare, le chef-d’œuvre expressionniste Le Calvaire brévinien est également montré.

Les Aborigènes australiens n’ont pas connu l’écriture mais ont transmis leur culture depuis plus de 60’000 ans par le récit, le chant, la danse – et la peinture, appliquée en ocre sur le corps mais aussi sur la terre et le sable, lors des cérémonies et des initiations. En conséquence, leur art, à part de l’art rupestre, était éphémère. Grâce aux matériaux modernes, leurs œuvres connaissent aujourd’hui une structure plus permanente et peuvent voyager. Comme me disait feu Kathleen Petyarre, artiste renommée, mentor et grand-mère d’Abie Loy : « Maintenant, le monde, il sait que nous aussi, nous avons une culture. Cela nous donne de la dignité. »