Rallye humanitaire Bab el Raid
Du Vallon au sable du Maroc
Ils ont 35 ans et sont copains dʼécole. Lʼun vient des Verrières, lʼautre du Mont-de-Buttes. Lʼun est aventurier, lʼautre aime les découvertes. Lʼun a déjà fait une virée dʼune année en voilier sur la Méditerranée et lʼAtlantique pendant que lʼautre faisait un tour du lac en vélomoteur avec ses potes. Mais cʼest ensemble que Gaëtan Petremand, le fromager, et que Joël Petitpierre, le ferblantier, ont décidé de faire leur prochaine grande aventure : parcourir 5000 kilomètres à travers la France, lʼEspagne et le Maroc au volant dʼune Peugeot Partner, expressément retapée pour cette cause.
Car oui, on parle bien de cause. Les deux amis vallonniers ne vont pas faire toute cette route pour combler leur appétit dʼaventure. Cʼest avant tout un rallye humanitaire. Ils devront entasser dans leur voiture un maximum de dons matériels (jouets, vêtements,…) à distribuer durant leur voyage. Ceux-ci seront gérés par lʼassociation « Cœur de gazelles » qui travaille en étroite collaboration avec le gouvernement marocain depuis plus de 20 ans.
Chaque participant paie son empreinte carbone
Le Bab el Raid se veut irréprochable en termes dʼécologie. Cʼest lʼun des seuls à pousser ses exigences si loin en la matière.
En plus de lʼinscription (3500 francs), on doit aussi payer notre empreinte carbone à la fin des douze jours de rallye (4 au 15 février). On doit aussi utiliser du savon biodégradable et ainsi de suite.
Il ne sʼagit dʼailleurs pas dʼune course conventionnelle puisque les équipages devront faire des épreuves chaque jour et remplir des missions afin dʼéviter de recevoir des « pénalités ».
Les organisateurs désirent ainsi nous pousser à aller à la rencontre des locaux. Nous installerons des citernes, nous réparerons des canaux dʼirrigation et nous planterons des palmiers lors du Green Day.
Bivouac dans le désert
Ce quʼils appellent le Green Day consiste à planter des centaines de palmiers-dattiers au Maroc, avec lʼaide de la population. Avant dʼarriver dans le désert marocain puis à Marrakech. Les plus de 200 équipages pré-inscrits partiront de La Rochelle. Ils traverseront ensuite lʼEspagne avant dʼêtre déposés en bateau au Maroc.
À certains moments de la course, le GPS est interdit et nous devrons nous guider avec la boussole et le ʼ roadbook ʼ. Cʼest ça lʼaventure,
se réjouissent le fromager et le ferblantier de métiers. Pour dormir, ce sera bivouac dans le désert quand lʼétape nʼaura pas lieu de nuit.
Une Peugeot ripolinée
À ce stade de la présentation, vous vous demandez sûrement comment ils ont eu lʼidée de participer au Bab el Raid. Ils vous répondent :
Je rêve de participer au 4L Trophy. Et cʼest en cherchant des informations que je suis tombé sur ce défi complètement différent. Comme cʼest toujours moi qui ai ce genre dʼidée, jʼai proposé à ʼCaillouxʼ (surnom de Joël) de mʼaccompagner et il a été assez fou pour me répondre positivement,
explique Gaëtan. La voiture, cʼest lʼentreprise fleurisane Simonin Sàrl qui la mise à disposition.
Elle nʼétait plus utilisée depuis cinq ans et était recouverte de mousse. Mais après un gros nettoyage et un passage chez le garagiste, elle est comme neuve,
assure Joël. Il vaut mieux parce quʼun contrôle technique sera effectué à La Rochelle.
6000 francs à trouver, sponsors recherchés
Dʼici au départ et surtout dʼici à lʼinscription définitive en octobre, les deux hommes devront avoir trouvé les 6000 francs de budget quʼils estiment nécessaire pour participer au rallye. Ce ne sera pas suffisant mais ils en mettront une partie de leur poche. Il reste encore 75% de la somme à trouver. Chaque privé et entreprise est libre de les aider dans ce projet. En fonction du montant, votre logo ou votre nom pourrait être affiché sur la fameuse Peugeot Partner bleue du duo vallonnier. Lʼéquipage est joignable via Facebook et Instagram sous lʼappelation « Direction Sud Team 122 ». Vous pouvez aussi contacter le Courrier et nous ferons le nécessaire pour vous mettre en relation.
Après le bateau et le vélomoteur, place à la voiture !
Les deux copains ont la même crainte : lʼennui mécanique. En 2016, Gaëtan avait déjà rencontré quelques soucis matériels lors de son tour en voilier dʼune année. Il était parti avec sa femme et le couple devait se débrouiller seul pour se « remettre à flot ».
Il nʼy a pas beaucoup dʼautres alternatives que la débrouillardise en plein milieu de lʼAtlantique,
manie-t-il avec humour. Cette fois, cʼest un autre compagnon de route quʼil aura à bord. Et cʼest sur leurs quatre roues quʼils compteront pour les mener à bon port.
Personnellement, je suis plus à lʼaise sur deux ou quatre roues. Je fais de la moto et je fais aussi du vélomoteur. On a créé un groupe de passionnés pour aller se promener de temps en temps. On a fait le tour du lac il y a quelque temps,
souffle Joël. Précision utile, il sʼagit principalement dʼun groupe de trentenaires et de quarantenaires. Des aventuriers, sans doute !
Kevin Vaucher