Portes ouvertes chez les scouts Trois Raisses
Vers une réintroduction de louveteaux ?
Malgré lʼimage ringardisée et poussiéreuse que lʼon a parfois du scoutisme, ce sont les jeunes, à très jeunes, qui le font vivre en Suisse. à Fleurier, les scouts Trois Raisses sont maintenant entre les mains de sept responsables âgés de 17 à 22 ans. Ils sont face à un magnifique défi, à savoir réintroduire les louveteaux dans le village fleurisan. Par louveteaux, il faut entendre des enfants de 6 à 11 ans. Et quoi de mieux quʼun après-midi portes ouvertes pour allécher les volontaires et créer une nouvelle meute ?
Dans le monde du scoutisme, les « prédateurs » ne manquent pas. Le sport, la musique, les obligations scolaires ou encore le temps passé sur les écrans participent à parts plus ou moins égales à son exctinction progressive. Aux scouts Trois Raisses, il reste encore une poignée dʼéclais (11 à 15 ans) mais la branche des louveteaux a disparu. Depuis quelque temps, un nouveau comité (appelé « Maîtrise ») tente de repeupler le petit chalet de la rue du Patinage à Fleurier. Cʼest lʼun des camps de base des scouts fleurisans.
Margaux Miserez, 22 ans dont 14 consacrés aux scouts
Aucun vieux loup nʼy est installé en retraite car tous les membres sont dans la fleur de lʼâge. Les responsables ont entre 17 et 22 ans. Cʼest un repère de jeunes, pour très jeunes, à la recherche de très très jeunes ! Margaux Miserez est le parfait exemple de lʼépanouissement personnel que permet le scoutisme.
Jʼy suis entrée il y a 14 ans et jʼen ai 22 aujourdʼhui. Ce sont des ami(e)s qui me lʼont fait découvrir. Ce qui mʼa plu, cʼest la vie en groupe et en plein air. Lʼapprentissage par le jeu est amusant et ça permet de ne pas vivre la tête fixée sur son smartphone.
En camp dʼété, ils ne sortent dʼailleurs pratiquement jamais du sac.
Ce nʼest pas que cʼest interdit mais on est occupé à faire dʼautres choses intéressantes.
Préparation de pain trapeur, cuit en forêt
Lors des portes ouvertes de samedi passé, différents jeux avaient été prévus pour la douzaine dʼenfants venus découvrir cet univers différent des autres. Ils devaient reconnaître à lʼaveugle une vingtaine dʼodeurs de fruits, de plantes et autres avant de jouer à une version améliorée du chamboule-tout. Pour corser la tâche, les enfants devaient tourner plusieurs fois sur eux-mêmes avant dʼessayer de faire tomber un maximum de boîtes de conserve. Finalement, ils ont confectionné du pain trapeur quʼils sont allés cuire directement sur un feu de forêt. Lʼaprès-midi sʼest terminée par quelques activités en pleine nature.
Un environnement nouveau
Pour Michaël Brasey, proposer un environnement différent est lʼune des forces du scoutisme.
Certains jeunes ne se retrouvent pas dans le milieu scolaire ou sportif par exemple. Ils ont besoin dʼun autre cadre pour trouver une place où ils se sentent acceptés. ça leur permet souvent dʼexplorer de nouvelles facettes de leur personnalité.
Cʼest en sʼappuyant sur les particularités de caractère de chaque membre que les totems sont ensuite donnés. Un totem est un nom de scout, généralement attribué après deux à trois ans de présence au sein dʼun groupe.
Saïmiri, Burunduk et Gypsy
Une fois sa chemise verte sur le dos, Margaux sʼappelle donc Saïmiri (un petit singe enjoué, actif et sociable). Pour Michaël, cʼest Burunduk qui a été choisi.
Cʼest un écureuil de la tundra sibérienne qui résiste bien aux conditions froides.
Le fait que le jeune homme ait une bonne vivacité dʼesprit et quʼil porte un short pratiquement toute lʼannée (aux dires de ses camarades) nʼest pas étranger à cette dénomination. Pour Méline, cʼest le côté éveillé et sportif du cheval anglais « Gypsy » qui a débouché sur son totem.
Le cri de ralliement !
Du haut de ses 17 ans, Méline est la plus jeune responsable des scouts Trois Raisses. Malgré sa jeunesse, la maîtrise fleurisane tient à respecter quelques « classiques scouts ». Quitte parfois à ne pas savoir exactement à quoi relier cette coutume.
On chante avant chaque repas puis on procède à un « cri collectif » tous ensemble. Personne ne sait trop expliquer la signification de cet acte mais on continue à le faire car cʼest une tradition quʼon nous a apprise,
plaident-ils. Les loups hurlent notamment pour renforcer la cohésion et la force de la meute. Serait-ce un dérivé utilisé par les scouts pour attirer de nouveaux louveteaux ?
Kevin Vaucher