Team Espina : février – août 2024
C’est la fin du voyage
Flore Espina est une cavalière vallonnière expatriée en Espagne. Elle visait une participation aux Jeux paralympiques de Paris cette année. Durant plus de deux ans et demi, nous l’avons suivie dans l’accomplissement de son rêve. Exploits, doutes, progression, titres, récompenses, entraînements, transports aux quatre coins du monde et vie quotidienne : elle a tout partagé avec nous tous ! Nous la remercions sincèrement de nous avoir livré les coulisses de cette épopée. Nous y avons toujours cru avec elle ! Les JO paralympiques commencent dans quelques jours et il est l’heure de faire le bilan avec sa chronique.
Lorsque nous avions fait le point en début d’année, les espoirs de participation semblaient s’être envolés. Puis, l’équipe de Suisse de paradressage avait finalement bénéficié d’une place pour les Jeux paralympiques 2024. Cette place se jouait entre Nicole Geiger et moi. Nous avions alors quelques mois pour participer à des compétitions, marquer un maximum de points pour remplir les critères de sélection. C’était excitant et inespéré à la fois.
Le rendez-vous manqué de Hagen
J’ai d’abord pris part au concours de Madrid avec mon cheval Dartañan. Nous avons été plutôt à la hauteur avec une troisième place finale. Nous partions donc assez confiants en Allemagne, du côté de Hagen. Ce lieu est comme la Mecque du dressage. Tous les cavaliers et toutes les cavalières ont envie d’y courir. En plus, c’était l’une des dernières compétitions qualificatives pour Paris. Les vingt meilleurs mondiaux avaient fait le déplacement cette année. Malheureusement, nous n’étions pas dans le bon rythme et nous avons manqué ce rendez-vous important.
Une décision lourde de sens
Peut-être que les trois jours de voyage en voiture n’ont pas aidé. Il y avait beaucoup de bouchons, notamment en traversant… Paris ! Un mauvais signe ? En tout cas, ce mauvais concours a eu des conséquences directes sur mes derniers espoirs de JO. Alors que j’avais prévu de me rendre en Italie, où c’était la dernière opportunité de marquer des points, j’ai pris la décision d’y renoncer. Je savais que Nicole avait une bonne avance sur moi et je ne voulais pas imposer 2600 kilomètres de route à mon cheval pour « rien ».
Une stratégie discutable
Ni elle ni moi n’avons finalement rempli les critères de sélection pour les Jeux paralympiques. Mais comme elle avait plus de points que moi, c’est elle qui a été choisie. Je ne remets pas en cause cette avance. Je trouve juste dommage que cette cavalière ait participé à tous les concours avec deux chevaux à chaque fois. Cela lui a permis de doubler ses points et donc de me distancer. L’aventure est définitivement terminée pour moi. C’est la fin du voyage. Je pense que je ne verrai jamais les anneaux olympiques de près.
Dartañan range son épée
J’avais envisagé reporter mon ambition sur Los Angeles, dans quatre ans. Mais cela semble très compromis aujourd’hui. Du moins avec Dartañan. Ce cheval m’était prêté par Valentin Hotz, il ne m’appartient pas. Et il devrait probablement changer de propriétaire prochainement. Je me retrouve donc en position de cavalière sans cheval à monter. Je vais prendre le temps de réfléchir à la suite de ma carrière mais je pense que je suis à un tournant de ma vie et que je ne monterai plus à l’avenir. Quoiqu’il arrive, je suis fière de mon parcours car je sais que j’ai tout donné. Je vous remercie d’y avoir cru avec moi et de m’avoir si bien accompagnée. À tantôt… peut-être !
Flore Espina