Santé psychique
« L’Oasis » de l’Anaap fête ses dix ans
Cette année, en plus de célébrer son trentième anniversaire, l’Anaap fête les dix ans de l’ouverture de son antenne au Val-de-Travers à Fleurier. Projecteur sur un service qui répond encore aujourd’hui, comme en 2012, à un besoin de la population.
Le mardi 10 janvier 2012, l’Association neuchâteloise d’accueil et d’action psychiatrique (Anaap) ouvrait à Fleurier dans les locaux du Pause-Café Cora, son antenne au Val-de-Travers. à l’époque, dans les colonnes de L’Express, Florence Nater, alors coordinatrice de l’association, soulignait que ce nouveau lieu d’accueil répondait à « un réel besoin ». Dix ans plus tard, l’antenne nommée l’Oasis accueille toujours ceux souhaitant trouver soutien et écoute.
Nous répondons toujours à de nombreuses demandes,
relève Lucie Donzé, psychologue au sein de l’Anaap et en charge de la permanence de Fleurier. Les horaires de l’antenne vallonnière n’ont également pas changé, celle-ci étant ouverte les mardi et jeudi après-midi, ainsi que le jeudi soir pour partager le souper.
Seuls les lieux sont désormais différents, puisque la permanence de l’Anaap a déménagé dans le nouveau bâtiment du Cora, rue du patinage 1.
Nous sommes très contents de ces nouveaux locaux et de notre collaboration avec les autres associations et de nos synergies avec le Cora,
note Lucie Donzé, en soulignant que ceux-ci ont un côté « très intimistes » offrant un peu plus de discrétion, tout en étant centrés et accessibles à tout un chacun. Une centralité qui permet de ne pas cacher et de rendre visible la santé, les maladies et les souffrances psychiques, des dénominations qui peuvent paraître obscures pour certains.
Il s’agit de tout trouble qui dérange la personne dans son quotidien et lui amène une souffrance,
détaille la psychologue de l’Anaap. Ainsi, l’aide, l’écoute et l’accompagnement proposés à l’antenne de Fleurier concernent un large spectre de profils et de difficultés sociales et psychiques.
Lieu sans jugement
En place à Fleurier depuis deux ans, Lucie Donzé s’est renseignée auprès de la première psychologue en place au Vallon, Maude Rondez, sur les débuts de l’antenne de l’Anaap.
Elle m’a avoué qu’au départ, elle craignait de ne voir que peu de monde, mais a rapidement eu des personnes,
relate-t-elle, en mettant en avant l’avantage de la proximité en matière de santé psychique. La première mission de la permanence est évidemment l’accueil, l’écoute et le soutien des personnes en souffrance, soit en groupe de parole ou individuellement. Le repas du jeudi soir offre aussi un supplément de partage et de convivialité. Également, des ateliers sont mis en place par les membres selon la thématique de leur choix.
Cela permet de reconstruire la confiance en soi, de redonner le pouvoir à la personne,
explique la psychologue. Enfin, l’association peut accompagner ses membres dans des démarches administratives ou juridiques.
Nous sommes un lieu sans jugement, disponible et bienveillant,
résume Lucie Donzé. La psychologue a conscience que si l’Oasis aide tant de personnes, c’est la société qui abîme les gens et que le monde n’est pas idéal, mais « la baguette magique » n’existe pas. Elle nous indique qu’une étude de 2020 montrait que 18% de la population reconnaissait souffrir d’une maladie psychique. De plus, Lucie Donzé constate que le Covid « a eu un impact important » et qu’il a « rajouté un poids » chez de nombreuses personnes.
Mais je suis impressionnée par la capacité de résilience des gens,
souligne-t-elle avec un certain optimisme. Un état d’esprit et un engagement fondamental de l’Anaap et de l’antenne du Val-de-Travers dans leur travail pour les prochaines années. Cette Oasis porte bien son nom.
Gabriel Risold