Une belle vie pleine et harmonieuse !
Paul et Eliane Gertsch
« Le couple heureux qui se reconnaît dans l’amour défie l’univers et le temps. Il se suffit, il réalise l’absolu » Simone de Beauvoir
Carte d’identité
Carte d’identité
Nom: Gertsch
Prénom: Paul et Eliane
Nés le: Paul, le 23 juillet 1942 et Eliane, le 17 octobre 1945
Professions: Paul, garde forestier retraité. Eliane, garde d’enfants
Domicile: Saint-Sulpice
Il fait bon s’asseoir à la table d’angle de la cuisine des Gertsch ! On les écouterait des heures durant. Sans omettre d’aller jeter un œil dans l’antre de Paul, son atelier, sa magnifique collection d’outils !
Paul et Eliane se sont rencontrés en 1965, un peu par hasard, aux Parcs. Un an plus tard, le mariage, à Noiraigue :
On était 19 ! Ce n’était pas la mode des grands rassemblements ! Ce fut le départ d’une aventure de 54 ans !
ajoute Paul.
Enfances
Enfances
Paul naît à Môtiers où il passe les premières années de sa vie, déjà en contact rapproché avec le bois, par les occupations de son père – voiturier à la scierie de Môtiers et responsable du domaine de la Montagne-Giroud –. Eliane, elle, naît à la Vy Jeannet aux Verrières :
On était six ! Une enfance fantastique… On était pauvres mais surtout pas malheureux !
À cinq ans, Paul connaissait toutes les forêts du Val-de-Travers :
On était toujours sur les chars à billons ! Dans le village, pas de football, on n’avait pas de ballon. Avec les copains, on jouait à la cascade et dans la rivière !
Paul Gertsch vit ses neuf années d’école obligatoire à l’école des Parcs :
On n’a connu que de jeunes enseignants, des remplaçants de remplaçants… Je me souviens d’Antoine Grandjean notamment ! Nous étions tous des enfants de paysans, tous le même statut…
Eliane, à l’école des Verrières :
Je n’aimais pas l’école pourtant je n’étais pas sotte ! Chez nous, pas question d’apprentissage, on allait tous à l’usine !
Parcours
Parcours
Début de l’époque des apprentissages ! Ma voie, c’était la forêt, le bois !
Lance Paul qui commence par trouver une place d’apprenti bûcheron aux Bayards.
J’ai été le premier apprenti bûcheron du village !
Un stage de fin d’apprentissage à la Ville de Neuchâtel. Il y travaillera avant de revenir au Val-de-Travers, à Saint-Sulpice en 1964, en tant que garde forestier. Fusion avec la Commune de Buttes, nommé à l’état de Neuchâtel, prêté par l’état aux communes, sans omettre la gestion des forêts privées du 7e arrondissement ! Bref, une vie de garde forestier, pleine et engagée. Paul Gertsch est une référence dans le monde de la forêt, lui qui se plaît à citer Jean Rota et Francis Tüller, deux autres grands « Monsieur » des bois. Ces hommes des bois qui ont pour coutume de se réunir « à la maison » :
Pour discuter du prix des bois, c’était mieux !
Ce sont 40 années de vie au contact des élus responsables des forêts, donc en phase directe avec la réalité.
Quant à Eliane, après l’école, elle s’en va en Suisse alémanique apprendre l’allemand. Un accident, un détour par Lausanne en qualité de vendeuse puis retour au Vallon :
Je travaillais à la Galva !
Après le mariage, c’est le début d’une grande et belle aventure, celle de la garde d’enfants. Les enfants de sa sœur, décédée prématurément : « Corinne et Alexandre, nos deux gamins dont on est très fiers, puis la fratrie des Bändi, Thierry, Willy, Nicole et Monique… Puis ce furent les enfants des Italiens et des Espagnols qui travaillaient aux champignons ! ». Une véritable auberge espagnole, de superbes souvenirs :
Mais avec discipline, pas comme maintenant…
ajoute Eliane.
Enfin, comment évoquer les multiples activités d’Eliane, sans parler de la distribution de « la feuille » ! Trente-huit années de distribution quotidienne, six jours sur sept… Eliane a donc connu la Feuille d’Avis de Neuchâtel, L’Express et ArcInfo :
Tous les jours debout à 5 heures du matin, par n’importe quel temps ! Un bonheur… Et avec mon mari pendant 16 ans puisqu’il m’a donné un coup de main dès sa retraite pour distribuer chaque matin 60 exemplaires de la feuille à Saint-Sulpice !
Le Val-de-Travers
Le Val-de-Travers
À la question « que pensez-vous du Vallon ? », la réponse sonne :
Que du bien ! Que du positif, le calme, la beauté de ses paysages… Pour tout ! Regardez, on sort de la maison, on est dans la nature, on croise du monde, on salue chacune et chacun ! Bref, un paradis !
Regards extérieurs
Regards extérieurs
Rémy Benoit a fait la connaissance de Paul et Eliane, par le biais de son épouse et des parents de cette dernière :
Des gens magnifiques qui vivent à cent à l’heure tant ils ont d’intérêts et d’occupations… Pourtant, ils sont toujours là pour donner un coup de main. J’ai appris le ski de fond avec Paul, la course à pied avec Eliane. C’est toujours tellement sympathique de passer un moment avec eux, de partager un repas, de marcher ensemble !
Quant à Pierre Aubert et son épouse, amis des Gertsch depuis 1972, il évoque Paul et Eliane ainsi :
Ce sont des gens généreux, fiables, sur lesquels on peut toujours compter. Des passionnés… Des gens magnifiques !
Eliane et la course à pied
Eliane et la course à pied
C’est en arrêtant de fumer qu’Eliane se lance dans la course à pied :
J’ai rapidement senti que ça allait vraiment bien, bien, bien lors du Cross de Charles le Téméraire – le tour du village de Saint-Sulpice ! Puis les choses se sont enchaînées naturellement avec les 100 km de Bienne et bien d’autres courses encore. L’année faste reste le millésime 1986 lorsque j’ai gagné la course Chaumont-Chasseral-Chaumont !
Cependant, le sport n’est pas l’apanage d’Eliane car Paul n’est pas en reste :
J’accompagne mon épouse en courant… Le sport fait partie de ma vie depuis toujours, du ski de fond, du vélo, de la montagne ! Le sport, c’est une hygiène de vie !
Une vie
Une vie
Lorsque Paul, évoquant leur union consacrée à Noiraigue, en 1966, ajoute en se tournant vers Eliane :
… le début d’une aventure de 54 ans…
La douceur de leurs regards respectifs exprime davantage que des mots. Une vie commune, faite de heurs et de malheurs, comme toutes vies à deux. Mais aussi et surtout d’immenses bonheurs. Une vie d’écoute et de compréhension, une vie d’équilibre laissant à chacun cette plage de liberté, indispensable contribution au plaisir de vivre ensemble. Lorsque Eliane décrit l’atelier de Paul, ses yeux pétillent de plaisir à évoquer le bonheur de son mari, dans son antre de loisirs.
Et lorsque Paul énumère les exploits sportifs d’Eliane, malgré son expression discrète et presque timide, on ressent toute la fierté qui est la sienne à vivre aux côtés de son épouse. Alors, lorsqu’ils relatent ces temps quotidiens de soirées devant la cheminée, admirant les flammes émanant de ces bûches de bois, savamment façonnées, c’est ce sentiment de grand bonheur d’être deux qui transparaît.