Lettres ouvertes
Ici, c’est le Val-de-Travers !
Une tartufferie ? Le mot est peut-être trop fort… Nous avons trop de respect pour la chose publique et politique pour ranger cette élection sous cette sémantique ! Une farce, pour le moins… Oui, la circonscription unique fera, à n’en point douter, les délices des revues de fin d’année dans les chaumières théâtrales de nos régions. Osons cette affirmation avant même que ne tombent les résultats ! Des résultats aux effets sans doute pervers, pour les régions périphériques. Car, au pire des cas, de 8 députés aujourd’hui, le Val-de-Travers pourrait passer à 4 au soir du 18 avril. Et si, tel est le cas, nul doute qu’il s’agira de dire merci à la règle des sièges garantis !!!
À l’évidence, la mise en œuvre pratique d’un concept jusqu’ici idéologique, prend des allures de parcours du « combattant » citoyen ! Il suffit d’ouvrir son enveloppe de vote pour prendre pleinement conscience de ce en quoi consistent nos devoirs civiques. Après la pantalonnade de l’affichage du PLR, didactique appliquée du jeu de piste géographique « Ici, c’est le Paradis ! », c’est à un devoir de calligraphie et de géométrie – biffage – auquel est astreint le bon peuple.
Autant nous pouvions nous inscrire derrière le slogan « Un canton, une vision », autant nous peinons à nous ranger derrière cette volonté de combattre les régionalismes afin d’unifier le canton.
Notre canton de Neuchâtel, en lac et montagne, est riche de sa pluralité. Cette diversité non pas divise mais au contraire rassemble derrière une cause commune, la reconnaissance du canton de Neuchâtel. La pluralité, lorsqu’elle est gérée de manière équitable – donc non égale – doit se transformer en force. Il n’y aura de canton fort que lorsque toutes les régions seront fortes. Fortes de leurs identités respectives, de leurs forces additionnées et encore, fortes de leurs faiblesses admises et assumées de manière solidaire. Nul besoin d’embarquer le citoyen dans un exercice qui ne pourra que générer, d’une part, un abstentionnisme exacerbé, et, d’autre part, un régionalisme attisé.
Dès lors et dans ce contexte, le Val-de-Travers doit faire preuve de vigilance. Et transformer les craintes émises plus haut en opportunités ! Ils sont 36 citoyens du Val-de-Travers à se présenter à l’élection du Grand Conseil. Ainsi, vous prenez votre plus belle plume et vous calligraphié patiemment ces 36 noms sur la dernière page de votre livret pour le législatif. Ou, plus simple, vous passez à la géométrie, et vous biffez tous les noms qui ne résident pas au Val-de-Travers, sur toutes les listes.
Et dans l’élan, à l’instar de la belle lettre de « notre » Conseiller d’État sortant Jean-Nat Karakash, pour l’exécutif, vous pratiquez de même en plaçant le nom de Frédéric Mairy, citoyen de Val-de-Travers, et celui de Laurent Favre, dont le cœur est toujours à Fleurier.
Ainsi, au soir du 18 avril, on célébrera deux victoires, celle de la députation du Val-de-Travers – 8 ou plus –, et celle de l’élection de Laurent et Frédéric. Sans souci de représentation partisane…
Claude-Alain Kleiner, Môtiers