La vie, la vie, la vie…
Dans les arènes de gladiateurs, le public pouvait « demander » que la vie dʼun valeureux combattant soit sauvée sʼil le souhaitait. Aujourdʼhui, devant lʼagglomérat dʼinformations négatives ou violentes, relayées par les médias, une exposition souhaite renouer avec cette envie et ce besoin de vie. La peintre Sabine Picard et le sculpteur Olivier D. Barrelet déposeront une bonne centaines dʼœuvres dans la maison de la nature « La Noctule », du 1er au 24 juillet. « Connecté au vivant » tentera de vous faire renouer avec la tendresse de la vie
La nature, le vivant, lʼeau et le bois sont autant dʼéléments qui rassemblent le duo vallonnier Sabine Picard et Olivier D. Barrelet. Dans leur vie et dans leur art. Ils sʼy rattachent comme si leur vie en dépendaient et que leurs âmes en raffolaient. Eux, ce nʼest pas avec la force de lʼépée quʼils défendent le vivant mais à travers le pinceau et le burin. Ce nʼest pas la tension de lʼarène quʼils recherchent mais la plénitude de lʼamour et de la chaleur humaine.
Avec ce qui se passe actuellement dans le monde, notamment en Ukraine, nous voulions prendre le contre-pied. Jʼy vois une sorte dʼappel,
avance le sculpteur môtisan.
Sur le sentier des émotions
Lʼappel sera-t-il entendu ?
Cʼest toujours la grande inconnue dʼune exposition. Est-ce quʼelle va trouver son public ? Jʼajouterais que cʼest encore plus fort dans notre cas puisquʼil sʼagit dʼun lieu particulier, en plein cœur de la nature.
La Noctule se trouve à Champ-du-Moulin, à cinq minutes à pied de lʼhôtel de la Truite.
Nous aurons probablement un grand nombre de randonneurs. Certains tomberont peut-être sur nos réalisations par hasard. Rien nʼest gagné à lʼavance.
Lʼincertitude des rencontres. Le gladiateur devait gagner la foule, lʼartiste doit séduire son public. Cʼest là que les émotions humaines entrent en ligne de compte.
Vernissage le 2 juillet
Une œuvre est avant tout un vecteur dʼémotions. ça touche ou ça ne touche pas. Cʼest pas compliqué. Cʼest pareil du côté des artistes.
Cʼest le résultat dʼheures de travail. Mais aussi de doutes, dʼéchecs, dʼillusions et de désillusions. On passe aussi par des périodes dʼespoir et de désespoir durant ce long processus. à de très rares exceptions près, je ne suis jamais satisfait du résultat final. Jʼespère essentiellement toucher les gens avec ma sincérité,
confie Barrelet. Avec cette fragilité, également. Fragilité qui devient une force lorsquʼil sʼagit de créer un nouvel imaginaire. Et pour créer, il faut savoir se dévoiler. Lors du vernissage, le 2 juillet à 17 h, cʼest la peintre Sabine Picard qui aura lʼocccasion de le faire. Olivier D. Barrelet préfère faire un pas de retrait pour cette fois. Il ne sʼexprimera pas mais il sera évidemment présent.
« Je suis chaotique et bordélique. »
Le duo fera sa quatrième exposition ensemble.
ça fonctionne car Sabine est une personne extraordinairement tolérante et ouverte. Moi je suis quelquʼun de chaotique et bordélique. Je me sens comme quelquʼun de marginalisé mais je suis porté par des projets. Ces morceaux de bois que je trouve dans la nature, je me plais à les ressusciter. Je leur redonne une beauté, et pourquoi pas, un nouveau foyer.
Une série de sculptures seront dʼailleurs entreposées dans un espace « à votre bon cœur ». Cela permettra à chaque foyer de sʼen approprier une en y déposant la somme quʼil désire. Certaines nouvelles sculptures seront complétées par des poèmes écrits par une dame qui préfère rester anonyme. Lʼart étant un espace de liberté, mélanger deux types dʼart offre logiquement un territoire de liberté sans fin. Par analogie, cʼest donc le rudis de lʼartiste ! Alea jacta est.
Kevin Vaucher