Dans le microclimat des Acacias
Samedi, le Marché des Acacias a vécu sa cinquième et sa plus fraîche édition. Si le thermomètre affichait - 5.5 degrés en début d’après-midi, le microclimat du chemin des Acacias a fait voyager le Courrier de 0 à 1300 degrés. Vous ne comprenez pas comment ? Alors lisez la suite !
37 degrés : à l’entrée du marché, tout allait bien. Ma température corporelle atteignait un sain 37 degrés. C’est le stand d’Un P’tit Plus qui se trouvait en début de lignée. Pierre-André Egger avait mijoté une soupe aux pois le jour précédent et… bien lui en a pris. Comme les marchés souffrent toujours d’une baisse de fréquentation à l’heure du repas, tous les stands ont vu moins de passages entre 12 h 30 et 14 h. Mais celui d’Un P’tit Plus a fait exception grâce à son breuvage idéal pour se réchauffer. Une bonne cinquantaine de bols ont ainsi été remplis. Parmi eux, ceux du couple Meyer.
Dans les petits papiers d’un couple fleurisan
Ce couple fleurisan tenait boutique en début de rue également. Chez lui, tout est « féesmain ». Madame utilise la technique dite de la serviette pour enjoliver ses créations. Elle nous explique : « Une serviette est constituée de trois couches. La dernière est celle du dessin. C’est aussi la plus fine. C’est celle-ci dont je me sers pour le dessin de base. Ensuite, je fais des dégradés de couleurs et j’y ajoute un vernis. » Des arrosoirs, des boilles à lait et des sauts à charbon faisaient partie des créations présentées. Plus loin, je n’allais pas tarder à prendre un coup de froid.
Les vêtements, beaucoup touchent, peu achètent ?
35 degrés : chez les Iervolino, tant la mère que la fille étaient emmitouflées dans de grosses vestes d’hiver. Comment se portent les ventes ? « ça va pas trop mal, il y a eu bien du passage ce matin », me répondent-elles. Je vous fais la traduction instantanée : « Les visiteurs ont beaucoup touché les articles mais peu sont partis avec. » D’accord, je pousse un peu mais c’est souvent le lot de ceux qui proposent des vêtements et des accessoires. à proximité, le « papillon du Vallon » Christelle Tüller confirmait la fraîcheur du climat, emprisonnée qu’elle était dans une chrysalide de plusieurs couches de vêtements. Son sourire rayonnant donnait néanmoins un peu de chaleur à ceux qui venaient zyeuter ses articles pour bébés et pour enfants.
La chaleur des Tüller
40 degrés : à côté de son stand, une chaleur inattendue flottait dans le périmètre. Le couple verrisan Dennis et Christine Tüller avait prévu un petit chauffage d’appoint pour tenir toute la journée. Voilà un joker très bien joué ! Si j’échange quelques mots sur le Courrier avec le mari, la femme me parle davantage serviette. Elle aussi utilise cette technique-là. Mais c’est sur ardoise qu’elle laisse aller son énergie créative. « Essentiellement des animaux, c’est ce qu’on me demande le plus. » On reste dans la chaleur et dans le domaine des animaux un peu plus loin.
Saucisson à la braise et thé chaud, de bons coups de chaud
800 degrés : la ferme pédagogique des Petits-Marais proposait des décorations de Noël et divers produits « de la ferme ». Céline et Jérome Montandon offraient une ambiance accueillante grâce à un petit feu réconfortant. « Nous cuirons le saucisson neuchâtelois en fin de journée alors on fait des braises. » Comme une braise sans flamme équivaut à 800 degrés, c’est le premier coup de chaud de ma visite aux Acacias. Mais ça n’a pas duré. 37 degrés : retour à 37 degrés en passant devant l’étal de la structure butterane Dream & Move. Celle-ci propose un coaching et des produits pour une vie saine et active. « Vous voulez un petit thé ?» Excellente initiative !
Poteries, pyrogravures et saumon fumé
de 1300 à 0 degré en 20 mètres : pour la fin, c’est un choc des extrêmes qui m’attendait. D’abord le chaud avec les poteries de Jeanne Buchilly. La cuisson de la céramique se fait à maximum 1300 degrés. Cette chaleur théorique était matérialisée sur son stand par des trolls, des fontaines et des maisons à oiseaux notamment. Puis, ce sont les pyrogravures sur bois de Sylviane Pygni qui m’ont été présentées. 300 degrés sont nécessaires pour pyrograver sur une matière aussi dure que le bois. Finalement, c’est la plongée dans le monde du saumon qui a fait retomber la température vers 0 à 2 degrés. 0 à 2 degrés, c’est la température de conservation idéale du saumon.
La chaleur humaine qui fait la différence
Celui de Claude Bornoz n’est pas n’importe lequel. Il vient de l’Atlantique. Il se distingue favorablement des cinq espèces qu’on trouve dans le Pacifique. « La pêche est ma passion depuis tout petit. Mais je relâche toujours le poisson », dit-il au milieu d’innombrables photos encadrées, avec ses plus belles prises. Le saumon, cela fait 5 à 6 ans qu’il s’est lancé là-dedans. « J’y suis venu grâce à la pêche mais ce n’est pas mon activité principale. » Pour le marché des Acacias, dont sa femme est l’une des initiatrices, il avait déjà préparé des emballages le soir précédent. Mais il coupait aussi du saumon « à la minute », dans son « garage » et sous les yeux des acheteurs. Une super idée et une belle découverte. Merci pour cet accueil ! Il ne fait pas plus chaud que quand je suis arrivé mais la chaleur humaine de ce marché m’aura bien réchauffé quand même.
Kevin Vaucher