Culture
Nouveau festival dans le paysage musical
Début juillet 2023, Fleurier accueillera un nouveau festival musical, Trouble « A ». Une équipe de passionnés entreprend la mise sur pied de trois jours de musique contemporaine et 100% suisse. Dévoilement du projet avec le président du comité d’organisation, Patrice Jeanneret, et avec la marraine du festival, l’artiste neuchâteloise aux origines mexicaines, Carolina Katùn.
Le terrain des Lerreux, à Fleurier, vivra certainement, les 6, 7 et 8 juillet prochain, la première édition du festival Trouble « A ».
Il y a très peu de risques que cela ne se passe pas !,
clame d’emblée Patrice Jeanneret. Le président du comité bénévole d’organisation, constitué en association, « Trouble « A » events », n’a plus de doute sur la réalisation du projet. Les contacts avec les agents sont établis et certains sponsors principaux ont déjà accordé leur soutien à l’événement. L’idée convient également à la commune de Val-de-Travers que le comité a rencontrée. Signature du festival Trouble « A », une programmation 100% suisse, notamment pour se démarquer des autres festivals.
C’est un créneau peu ou pas exploité. à part Label Suisse, je crois qu’il n’y en a pas d’autre,
relève Patrice Jeanneret, en ajoutant que ce choix est aussi celui de la conviction, lui apprécie nombre d’artistes rouges à croix blanche.
Comme il le mentionne, plusieurs festivals réservent une scène ou une plage horaire aux artistes helvétiques, mais sans leur consacrer trois jours entiers. Pour l’heure, le président du comité ne souhaite pas révéler, pour des raisons contractuelles, la programmation de cette première édition, mais sa révélation devrait avoir lieu dans quelques semaines. Et, celle-ci devrait parler aux amateurs d’artistes suisses. Autre signature du futur festival, l’aura de l’absinthe, qui y fait référence « sans la nommer ». Les couleurs du logo, un bleu-vert clair, et les noms des deux scènes prévues la convient aussi : « Artemisia » et « l’heure bleue », noms symboliques de l’apéritif avant la prohibition. Le comité compte s’appuyer sur divers partenaires régionaux pour la partie « catering » et les mettre en avant durant le festival. « Nous souhaitons aussi démystifier le Val-de-Travers », souligne le président de l’organisation, qui a le désir de faire découvrir sa région à un public différent.
3 soirs, 22 concerts, 9000 festivaliers
La genèse d’un festival de musique germe dans l’esprit de Patrice Jeanneret à la suite d’une suggestion d’un restaurateur pour célébrer le 150e anniversaire des Bourbaki. Le projet ne se réalise pas, mais l’envie et l’idée demeurent. D’où l’annonce du festival Touble « A » aujourd’hui, avec pour lieu Fleurier, et l’excellente localisation du terrain des Lerreux, proche des transports publics.
Au niveau des finances, le président du comité avance un budget « de plusieurs centaines de milliers de francs », sans vouloir donner plus de précisions. Et, Patrice Jeanneret ajoute être « surpris positivement » des premiers échos entendus. L’organisation vise les 3000 festivaliers par soir et souhaite un abonnement pour les trois soirées à un prix abordable. Le riche programme devrait proposer 14 concerts lors des deux premiers soirs et 8 le samedi.
Le comité se veut optimiste et pense avoir visé un « créneau » favorable dans le calendrier, soit après l’Abbaye de Fleurier et avant les départs en vacances d’été. Une soirée de l’espace « VIP » est déjà réservée, ce qui conforte les organisateurs dans leurs démarches, qui ont avant tout comme objectif l’équilibre financier. Un éventuel bénéfice constituerait une réserve pour une future édition.
Ce sont les tripes et le cœur qui nous font avancer,
image Patrice Jeanneret, voulant proposer un événement « de qualité, d’envergure et festif » à la région. Et, Trouble « A » ne se veut aucunement en concurrence avec le festival Hors-Tribu. Rencontrés il y a quelques semaines, des membres du collectif expliquaient que les deux manifestations n’auraient rien de commun en termes de taille ou d’état d’esprit.
Ambassadrice originaire du Vallon
Pour symboliser cet ADN suisse de Trouble « A », les organisateurs ont déniché comme marraine une figure montante de la scène romande, l’artiste neuchâteloise et mexicano-suisse, Carolina Katùn. La chanteuse de trente ans, au jazz-folk parcouru d’influences latino-américaines, s’est d’abord révélée en France, elle a vécu six années à Paris, et un peu à l’international, avec un premier album sorti en 2018. Une ambassadrice qui a la particularité d’être originaire du Vallon.
C’est en quelque sorte un retour aux sources,
estime celle qui a vécu à Boveresse jusqu’à ses seize ans avant de déménager à Neuchâtel. « En plus, le festival aura lieu à côté de la place de Longereuse, où j’ai fait mon école secondaire », ajoute celle qui vit désormais entre La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel et la France. Le timing de ce « marrainage » est idéal avec le lancement de son nouvel album ce mois-ci et un début de tournée l’été prochain. Un rôle d’ambassadrice inédit pour elle et qui est le fruit d’une « belle rencontre », comme la qualifie le président de l’organisation.
Patrice Jeanneret et des membres de l’organisation étaient au Corbak festival en juin dernier pour le concert de Stephan Eicher, dont je faisais la première partie,
explique Carolina Katùn.
Ils ont aimé et sont venus me demander, comme étant originaire du Val-de-Travers, si j’étais intéressée à être la marraine du nouveau festival .
Et, l’artiste n’a pas hésité une seconde, même sans connaître les futurs attributs de son rôle.
J’ai un super contact avec toute l’équipe, et les admire de les voir se lancer dans ce projet,
note la chanteuse, en soulignant qu’il est « génial » de participer aux débuts « d’un festival de cette ampleur et de ce style au Vallon ». Surtout, c’est la volonté d’une programmation 100% helvétique qui a plu à l’artiste mexicano-suisse. Cette dernière juge celle-ci généralement peu présente et regrette que les artistes suisses ne soient pas plus mis en avant. « Je crois que l’on n’est jamais prophète en son pays », estime-t-elle presque sur le ton de l’humour. Les 6, 7 et 8 juillet 2023, Carolina Katùn et les autres artistes présents à Fleurier pourraient bien faire mentir l’adage.
Gabriel Risold
Un comité bénévole de 16 membres
Derrière son président Patrice Jeanneret, le comité d’organisation est constitué de 15 bénévoles du Val-de-Travers aux compétences diverses : Joëlle Roy à la vice-présidence, Valérie Patthey et Olivier Fahrni aux finances, Jessica Montlouis au secrétariat, Denis Cherbuin et Xavier Devaud aux infrastructures, Laure Pitteloud, assistée de Karl Iten et Xavier Lhorme, pour la sécurité, Philippe Tisserand, pour Goût & Région, au Catering, Sophie Akcay à la gestion des artistes, Matthias Babey à la technique, Antoine Jacot-Descombes pour la technique de communication, Michaël Farruggio pour le site internet et les réseaux sociaux, et Mathilde Sauser pour le graphisme du festival.