Comment maintenir le feu sacré ?
48 jeunes sapeurs-pompiers neuchâtelois sont venus à Couvet, samedi dernier, pour participer à la journée annuelle cantonale. La section du Val-de-Travers était la mieux représentée avec 26 membres. Celle du Littoral en présentait 22 alors qu’une potentielle troisième section pourrait voir le jour dans le futur pour le haut du canton. Un jeune sapeur-pompier doit avoir entre 12 et 18 ans et il a pour vocation de devenir l’un des soldats du feu les plus expérimentés et opérationnels des casernes du canton. Mais dans les faits, seulement 15% d’entre eux vont jusque-là. État des lieux.
« À 18 ans, il se passe quoi ? Un jeune passe son permis, va à l’armée, se déplace pour suivre une formation ou il entre de plain-pied dans la vie professionnelle », constate le responsable des jeunes sapeurs-pompiers Albano Boscaglia. En résumé, un jeune sapeur-pompier (JSP) a d’autres préoccupations que celle d’intégrer une caserne quand il atteint la majorité. Les chiffres sont implacables à ce sujet. Chaque année, 15% seulement des JSP qui atteignent l’âge adulte restent dans les pompiers.
De bonnes recrues qu’il faut réussir à garder
« Le challenge, il est aussi là ! C’est qu’il faut réussir à garder cette relève d’expérience qui constitue de toutes bonnes recrues. » L’expérience acquise durant les années de JSP leur permet d’ailleurs de bénéficier d’un recrutement allégrement facilité pour décrocher le grade de sapeur. « Il leur suffit de suivre quelques cours cantonaux et ils sont incorporés.
Ils n’ont pas besoin de revoir ce qu’ils ont déjà appris », confirme Albano Boscaglia.
Sur une année, les JSP suivent une dizaine de matinées de formation en plus de la journée cantonale comme celle qui a eu lieu samedi dernier à Couvet.
Les grades remplacés par des flammes
Durant cette journée, les soldats du feu en herbe ont enchaîné les postes de travail. Ils ont appris à faire des nœuds, à sécuriser un sinistre, à réanimer un enfant, à construire un pont de sauvetage, à utiliser la motopompe, à maîtriser un feu de cuisson et ils ont aussi fait un peu de sport. Bref, ils ont… appris ! Ces apprentissages sont récompensés, non par des grades, mais par des « flammes ».
Bon moyen de développer le leadership
Il s’agit de petites marques distinctives à accrocher sur leurs uniformes. Plus il y en a, plus le jeune a de l’expérience. « Ce qui est bien avec la structure des jeunes sapeurs-pompiers, c’est que les participants ne sont pas tous au même niveau d’apprentissage. Ceux qui ont le plus d’expérience forment naturellement ceux qui en ont le moins. Et c’est un beau moyen de développer le leadership », détaille Denis Schleppi du SDIL (Service de défense et d’incendie du Littoral). Chaque fin d’année, un test permet de valider les acquis effectués par les uns et les autres. Au Vallon, l’intérêt se fait grandissant. « Nous n’avons malheureusement pas pu prendre plus de 26 JSP car il faut au moins cinq formateurs pour les encadrer. Il a donc fallu mettre sur liste d’attente certains jeunes », explique Albano Boscaglia. La relève est prête, reste plus qu’à la conserver le plus longtemps possible !
Kevin Vaucher