Tous azimuts
Chapeau l’artiste
Jeudi, j’ai ressenti une tristesse, un vide. Puis passé le choc d’une annonce que l’on soupçonnait proche, il n’y eut plus que la reconnaissance et la gratitude. Comme tous les êtres d’exception, on pensait Roger Federer immortel, capable, tel le phénix, d’une énième résurrection, mais comme en amour, il faut parfois se rendre à l’évidence que la fin est là et juste remercier pour les moments vécus.
Et quels moments ! Des matches, des points, où le divin semblait être descendu sur terre, où un coup droit, un revers, un amorti ou un lobe, s’apparentaient soudain à la grâce, au génie, où la pratique d’un sport confinait à l’art et parfois à la magie… Tant de victoires, fresques magnifiques et quelques tristes défaites, tragédies antiques…
Il est certain que le débat sur qui est le plus grand demeurera. Mais classe-t-on les monarques selon leurs années de règne, les grands maîtres de la peinture au nombre de chefs-d’œuvre ? Juge-t-on les poètes à la quantité de sonnets ? Non ! Richesse, intensité, émotion, esthétique, sublime et beauté prévalent. L’art et le génie se moquent de la rationalité…
Rabov