150e anniversaire de l’Espérance
Une vie sans fausses notes ? Pas vraiment !
La vie d’un homme (au sens large) est marqué par des échecs, des erreurs, des bas, des hauts, des succès et ainsi de suite. La vie d’une fanfare n’est pas beaucoup plus reposante, comme vous allez le voir avec ce bref retour, non exhaustif, sur les 150 ans de la fanfare l’Espérance de Noiraigue. Sa vingtaine de membre vit une période intense avec la participation à Fête la terre de Cernier dimanche (34 fanfares neuchâteloises réunies) puis les célébrations autour de son 150e anniversaire qui arrive (2 septembre). Tout est parti en 1873 avec son créateur Onésime Montandon, une trompette militaire mobilisée à la frontière lors de la guerre franco-allemande de 1870-1971.
Des amendes pour ceux qui « sèchent »
Il y avait une vingtaine de membres dans la fanfare dès ses premières années d’existence. En 1896, le remplacement des lampes à pétrole (et des bougies) par l’électricité boost les activités et les adhésions augmentent. La discipline est rigoureuse. Les membres qui ne participent pas aux concerts et aux répétitions sont punis par des amendes. En 1905, des uniformes sont commandés. Ils coûteront 85 francs pièce. Chaque musicien paie son pantalon avec des mensualités de 2 francs. La société remporte son 7e Chêne à la Fête fédérale de Fribourg (1906). En 1923, le jubilé de l’Espérance est fêté dans la cour du collège de Noiraigue, là même où les 150 ans s’apprêtent à être célébré 100 ans plus tard. Dans la période de l’entre-deux-guerres, une pléiade de jeunes musiciens s’investissent dans la société. Une nouvelle instrumentation est commandée pour une facture de 4280 francs.
Quelques années de vaches maigres
En 1947, la 5e Fête des musiques du Val-de-Travers est marquée par un froid terrible. « À tel point que les verres se fendaient le samedi soir », peut-on lire dans les archives. Lors des 100 ans de la fanfare, il y a 34 membres actifs et une cinquième bannière est inaugurée en 1987. La précédente a péri dans l’incendie de l’Hôtel de la Croix-Blanche (1985). De nouveaux uniformes sont achetés en 1988. Rappelez-vous, le prix était de 85 francs l’unité une trentaine d’années plus tôt. Il est désormais de 1100 francs par pièce. À partir de la fin d’année 1996, la fanfare manque de souffle et les répétitions sont mêmes suspendues temporairement. Il n’y a plus que 10 à 12 membres dans la société. L’actuel directeur, Jimmy Robert, arrive en 2009 et redonne du dynamisme à l’Espérance. Avant lui, elle avait été gérée par Silvio Giani durant 18 ans puis par Alicia Mroczkowska. Des hauts, des bas mais une vie toujours en musique !
Kevin Vaucher