9e Noël des Butterans
Des cadeaux intergénérationnels
Jeudi passé, une grosse septantaine de Butterans se sont retrouvés pour fêter Noël ensemble. Réunis au collège, les villageois, actuels ou exilés, ont partagé un repas, un loto puis un film. Celui de Pierre Boulanger, sur Buttes. Avant cela, une trentaine d’élèves leur avaient fredonné plusieurs chansons avec une pointe de timidité mais beaucoup d’envie. Un jour plus tôt, c’était les aînés du home Clairval qui avaient préparé un cadeau aux plus jeunes en participant à l’élaboration des cornets gourmands distribués lors de la Saint-Nicolas. Un bel échange intergénérationnel.
Les Butterans ont-ils toujours de l’avance sur leur temps ? En étant moi-même Butteran, je vous laisse le soin d’y répondre. Je pense que oui, sans parti pris bien sûr ! Plus sérieusement, c’est quelques heures avant l’arrivée des premiers flocons (et quelques jours avant le 25 décembre) que septante Butterans et Butteranes se sont retrouvés pour fêter Noël. « On a initié ce rendez-vous le 8 décembre 2010. On trouvait sympa d’offrir la possibilité de se retrouver tous ensemble, entre Butterans actuels ou passés », confie Huguette Thiébaud.
Les racines butteranes ne s’oublient pas
Cette villageoise, aussi connue pour sa participation toujours remarquée à la fête des fontaines, est l’une des trois membres du comité d’organisation. Elle est secondée par le couple Pierre-Alain et Béatrice Maeder. « Entre la décoration de la salle (mise à disposition par la commune), le repas à préparer et la journée à organiser, ça fait un peu de boulot quand même », dit-elle entre l’accueil d’un groupe de personnes, la préparation de tasses de café et une bise à claquer à Sylvain Moser. Le Verrisan est un enfant de Buttes et il n’a pas oublié ses racines. « C’est exactement ça, les Butterans n’oublient pas leur lien avec le village, même s’ils déménagent. On en a encore la preuve aujourd’hui. »
Repas copieux : de quoi faire piquer du nez ?
C’est aussi à trois que le repas a été préparé. Au menu, ce sera canapés, croissants au jambon et gâteaux pour caler ceux qui ont encore un peu de place après tout cela. Tout a été fait maison. Avec la digestion qui en suivra, n’y a-t-il pas de quoi faire piquer du nez certains pendant le film de Pierre Boulanger ? « Je ne crois pas », rigole Huguette. « Il faut savoir qu’on avait déjà projeté ce film lors de la première édition et que plusieurs fidèles étaient déjà présents en 2010. » Donc s’ils piquent du nez cinq minutes, ils raccrocheront vite les wagons.
Du 8 décembre 2010 au 8 décembre 2022
Si le film a été rediffusé, c’est pour faire un clin d’œil pour la « der » de ce Noël des Butterans qui devrait disparaître en 2023. « On a toujours beaucoup de plaisir à l’organiser mais c’est un certain investissement. On va donc passer la main et s’il n’y a pas de relève, il n’y aura malheureusement pas de rencontre en 2023. » Ainsi, l’histoire pourrait s’être refermée un 8 décembre, douze ans jour pour jour après son lancement. Ce serait dommage aussi pour les enfants qui viennent chanter pour leurs aînés avec une belle vigueur. Joli symbole, c’est ensemble que les anciens et que les jeunes ont chanté « C’est si simple d’aimer » pour clôturer plusieurs chants des élèves butterans.
Boulanger ou Hostettler ?
C’est donc sur le refrain « Et chantons en chœur, le pays romand… » que les trois tours de loto ont commencé. Puis est venu le moment du film de Pierre Boulanger. Son vrai nom est Hostettler d’ailleurs. On l’appelle Boulanger car son père tenait la boulangerie du village. Dès ses 14 ans, Pierre s’est passionné pour le cinéma et il a réalisé une série de courts métrages sur la vie quotidienne des villageois du Val-de-Travers. Un travail qu’il a mené avec son frère.
De Fleurier jusqu’à Paris
Ses grandes collections de films et de courts métrages ont été légués à la Cinémathèque suisse de Lausanne lorsqu’il a rejoint le « pays d’en-haut ». Cet élève des cours dramatiques du Conservatoire de Fleurier a également appris le métier de son papa afin de financer ses études. Il a ensuite créé la troupe des Compagnons du théâtre et des arts de Fleurier. Finalement, il est parti à Paris pour tenter sa chance dans la capitale. Poussé qu’il était par son ami Lermite notamment. Tout ça, sans piquer du nez. Pas mal !
Kevin Vaucher