40 ans club
Mille « bougies » dans la nuit !
Une salle plongée dans la nuit et d’innombrables touches lumineuses qui s’agitent. Au sol, du ruban réfléchissant semble dessiner des terrains de badminton. D’autres repères fluorescents laissent à saisir une raquette ici, un volant par là, puis des bras à la technique plus ou moins affirmée. Si ce ballet de lumières est visible, c’est grâce aux dix spots ultra-violet posés dans la salle de Belle-Roche par DJ Planplan. Et si cette façon originale de fêter l’anniversaire du Badminton Club Val-de-Travers a été possible, c’est grâce à l’engagement de « fous du volant » vallonniers depuis quatre décennies.
En ce samedi soir, je pousse la porte de la salle de Belle-Roche. Aussitôt, une première volée de sportifs déguisés et bardés de fluo me voltigent sous le nez. La cantine laisse échapper un odorant fumet de spaghetti bolognaise. J’apprendrai plus tard que les 50 portions préparées ont quasiment toutes « disparu » au cours de la soirée. En fond sonore, Jean-Luc Lahaye et son titre « Femme que j’aime » finissent de me convaincre que je ne vais pas passer une soirée comme les autres. Et ça se confirme rapidement.
Le coin du « tisseur »
J’avance quelques mètres et j’entre dans la salle de sport proprement dite. Immédiatement sur ma droite, je suis accueilli par Daniel Gerber. L’homme est affairé sur une drôle de machine. Il me donne quelques explications bienvenues :
C’est une machine pour faire les cordages des raquettes ou pour les retendre. C’est moi qui m’en occupe dans le club.
Outre cette machine qui coûte quelque 400 francs, il n’a que quelques outils et sa dextérité pour l’aider.
C’est un peu du tissage, il faut être précis et patient. J’utilise environ dix mètres de cordage pour une seule raquette.
Quand « Monsieur scrabble » s’occupait de volants
Autour de nous, la 3e édition du « Bad by night » bat son plein. Tous les terrains de Belle-Roche affichent complet. Adultes, ados et enfants se succèdent pour taper le volant sur l’unique lueur de l’ultra-violet. Dans cette obscurité maîtrisée, j’aperçois Patrice Jeanneret. Le « Monsieur scrabble » du Vallon est un homme qui sait tirer sur plusieurs cordes à la fois. Il manie les lettres avec acuité mais c’est aussi un mélomane convaincu et… le premier président du Club de Badminton du Val-de-Travers.
à l’époque, il s’appelait badminton club le Plumet. Ce sont Jean-Pierre Mischler et Michel Audétat qui avaient lancé l’idée du club. On est ravi de voir que d’autres personnes ont pris le relais pour mener à ce 40e anniversaire.
Parmi eux, Serge Antifora, Paul Mairy, Michel Audétat et Mario Fantini ont également répondu favorablement à l’invitation lancée par les organisateurs de cette journée de noces d’émeraude.
Eric Sivignon, de l’ombre à la lumière
En effet, avant le Bad by night, de l’initiation avait déjà été proposée durant toute la journée.
Cela a démarré timidement le matin mais tout s’est bien décanté l’après-midi. Beaucoup de familles sont venues essayer et environ cinq potentiels nouveaux membres vont venir s’entraîner avec nous pour en découvrir un peu plus,
précise la présidente Olivia Rey. En face de moi, je vois maintenant le conseiller communal Eric Sivignon céder sa place sur l’un des terrains. Après avoir sorti le vélo sur le Neuchallenge, le chef du dicastère du territoire, des sports et de la culture a donc aussi sorti la raquette en cette fin d’année.
Se voler dans les plumes
Fabian Zaugg, membre du comité, reprend alors la main :
Au final, le bilan de la journée est plutôt bon. Vous savez, ça devient difficile d’attirer de nouveaux membres. Les jeunes changent de sport de plus en plus souvent. ça touche toutes les disciplines, pas seulement le badminton.
Les temps changent. Ce n’est pas Patrice Jeanneret qui nous contredira :
Je me souviens que nous nous entraînions avec des volants en plastique il y a quelques années. Ils avaient l’avantage d’être bien moins chers que ceux en plumes, que l’on gardait pour les compétitions.
C’est sur cette touche d’antan mais non moins lumineuse que se referme ce carnet d’anniversaire. « Vivement les 50 ans », me lance-t-on sous forme de conclusion !
Kevin Vaucher