« Amour et travail », la devise de vie de
Marcel et Marylise Jaccard !
« Être normal, c’est aimer et travailler ! » Sigmund Freud
Carte d’identité
Carte d’identité
Nom: Jaccard
Prénom: Marcel et Marylise
Nés le: Marylise, le 8.11.1940 à Gimel. Marcel, le 17.7.1939 à Sainte-Croix
Parents de: Trois enfants et grands-parents de six petits-enfants
Profession: Commerçants, aujourd’hui heureux retraités
Domicile: Longtemps Travers, aujourd’hui Fleurier
« Amour et travail » ou « L’amour du travail », ou encore « Le travail par amour », bref c’est selon… Une certitude, Marcel et Marylise Jaccard ont conjugué ces deux mots durant toute leur vie. Avec passion, rigueur et pugnacité, au service d’autrui ! Un service de qualité… Comme la qualité de leur accueil, leurs sourires et des notes dûment préparées. Un magnifique moment de convivialité et de transparence !
Enfance et adolescence
Enfance et adolescence
Comment leurs chemins pouvaient-ils ne pas se croiser ? C’est la question qui vient à l’esprit à l’évocation des contextes dans lesquels Marylise et Marcel ont grandi ! Les parents de Marylise tiennent le magasin du village de Gimel :
Un de ces bazars de village comme on n’en voit plus guère, là où on vend tout… ,
sis dans la grande maison familiale qui abrite oncle, tante et cousins.
Une enfance heureuse, une vie dure où c’était le travail d’abord ! Pas de vacances mais des moments magnifiques avec plein de cousins. Je me rendais parfois chez une tante à Etoy, premiers pas d’indépendance car je devais prendre le tram jusqu’à Aubonne !
Marylise effectue toute sa scolarité à Gimel.
Marcel grandit à La Sagne près de Sainte-Croix :
Une vie simple, des parents gérants d’une laiterie, mon père livrait le lait, porte à porte, il remplissait les bidons, la monnaie était préparée dessus ! Une vie de labeur ponctuée par quelques fêtes. J’allais à Sainte-Croix chez ma grand-mère, on se promenait, on s’arrêtait pour manger une pomme, en cachette je mangeais les pelures ! Une sacrée période, mon père a accompli 1000 jours de service militaire, ça nous a gâché bien des années !
De sa scolarité primaire, Marcel se souvient de devoir monter le bois au galetas du collège. à l’école secondaire à Sainte-Croix, il fait les courses en vélo grâce à son oncle marchand de cycles. En 1950, les parents de Marcel quittent la laiterie pour reprendre une épicerie à Couvet :
Tout était en vrac, la farine, l’huile, le vin, la mélasse…
Marcel poursuit sa scolarité à Couvet :
Chez le Père Jeanneret, le violonneux, puis chez Georges Bobillier, un précurseur ! Pour nous expliquer les volumes, il avait fait monter 1m3 de bois dans la classe ! Lors des contrôles, il nous priait de motiver le fond de la classe pour que tous réussissent, ainsi l’après-midi, on partait à ski !
La rencontre
La rencontre
Quelqu’un devait venir me chercher à Gimel pour m’emmener à Gstaad où j’avais trouvé une place de vendeuse ! Il est venu un peu tard, on est arrivés et il m’a montré ma chambre ! C’était Marcel, employé de commerce dans cette entreprise !
On est en 1961…
Marylise, à 16 ans, s’en était allée dans le canton de Thurgovie pour apprendre l’allemand. Elle voulait être nurse mais
ma mère a dit non, il fallait obéir ! Alors j’ai choisi le dernier des métiers, vendeuse !
Deux années d’apprentissage à Bienne, dans un commerce d’alimentation. Retour chez les parents, puis cette annonce dans le journal des arts et métiers « Veledes »… Pendant ce temps, Marcel entre à l’école de commerce et en ressort avec son diplôme en 1957. Départ pour Londres pendant six mois, à Zurich, deux petits mois :
Taper des factures toute la journée, ce n’était pas pour moi, je suis parti !
Et cette place à Gstaad…
Rencontre en mars, fiançailles à Gimel et mariage en novembre :
On était fous amoureux ! Notre premier enfant naît quelques mois plus tard !
L’aventure commence…
L’aventure commence…
On a vu plein d’annonces, ça ne satisfaisait jamais Marcel qui n’avait qu’une idée en tête, le Val-de-Travers !
Le 1er juin 1962, déménagement à Travers, à l’Hôtel Henchoz, avec la reprise du bazar de Georges Blaser.
Les p’tits jeunes, dans six mois vous êtes morts !
nous ont lancé les Anciens,
c’est qu’il y avait alors sept magasins au village !
Période difficile :
Une vie de commerçants ! Marcel préparait puis livrait dans 95 fermes et maisons aux alentours, avec le bus VW, trois jours durant, pendant que je tenais le magasin. Les enfants ? Ils attendaient… Quelques navettes chez ma belle-maman, à Couvet, pour les lessives…
Les résultats financiers du magasin montent gentiment, au point de dépasser le chiffre d’affaires de la Coop.
Le Val-de-Travers
Le Val-de-Travers
Qualité des relations humaines au Val-de-Travers ?
Jamais je n’avais entretenu de tels contacts avec nos clients à Gimel !
lance Marylise…
Jamais, je n’aurais souhaité revenir dans le canton de Vaud !
C’est dire le degré d’intégration de Marcel et Marylise dans « leur » village de Travers. Impossible d’inventorier la totalité de leurs engagements associatifs respectifs. Marcel entre en politique en 1968, en qualité de conseiller général, jusqu’en 1992. Cela ne l’empêche pas de multiplier les exploits sportifs – course à pied et ski de fond, notamment – et de s’investir dans nombre de manifestations animant le village, ainsi que quelques belles réalisations : téléski de Travers, tennis du Crêt-de-l’Anneau, etc… Marylise évoque l’ampleur de leur bénévolat pour quantité de fêtes de sociétés – Club Jurassien, Ski-Club, gymnastique, sociétaire de la Banque Raiffeisen –, avec les enfants notamment. Enfin, il y a peu, la maison devenant trop grande à entretenir, c’est le déménagement à Fleurier, en 2020 :
Nos courses ? Bien évidemment, on les fait à Travers !
lance Marylise en riant, comme pour exorciser la tristesse d’avoir dû quitter « les leurs ».
L’expansion
L’expansion
Raconter la belle histoire du commerce d’alimentation au Val-de-Travers, c’est évoquer la grande aventure des Jaccard. Une page ne saurait suffire, donc juste quelques dates… Outre l’arrivée à Travers en 1962… 1972, reprise de l’ancienne cidrerie de Morat à Fleurier pour créer un discount avec André. En 1975, rachat du bâtiment de la Coop à Travers. Cette même année, plusieurs commerçants décident de s’associer pour créer Cadar SA alors qu’ils travaillaient avec Usego jusqu’alors. Cette société vit jusqu’en 1984, elle est liquidée et rachetée par Marcel et André, avec son siège à Travers :
On était deux, ils sont 62 aujourd’hui ! à Fleurier depuis 2005 !
Marylise se met à l’informatique, la fille de Marcel et Marylise entre dans l’entreprise, le beau-fils également…
Tout cela, sans jamais cesser l’activité des magasins !
lance encore Marcel, puisque Claude a repris les rênes du magasin de Travers en 1987.
L’une et l’autre
L’une et l’autre
Derrière chaque homme qui réussit, il y a une femme forte ! …
Ainsi, lorsque Marcel et Marylise arrivent à Travers pour y tenir commerce, rien n’aurait pu se faire sans leurs quatre bras. Dès lors, pas question de se tenir devant ou derrière ! Marylise était à la fois devant – au service des clients au magasin – et derrière – à l’éducation des enfants et la gestion du ménage –. Sans ce parfait ou imparfait équilibre – dans l’air du temps de l’époque –, rien n’aurait été possible. Sans l’assurance que tout se passait à merveille à la maison et au magasin, peut-être bien que Marcel ne serait pas parvenu à cumuler des activités sportives de haut niveau, un engagement politique très important et une vie associative d’une telle intensité. En toutes circonstances, Marylise était là, disponible et présente. Ainsi, poursuivre ce parcours de vie à deux, durant la retraite, un bonheur ! Avec des choix parfois douloureux – quitter un magnifique environnement –, des événements difficiles – départ de Chicco –, mais à deux, en permanence, tout est plus facile. Ou moins difficile, c’est selon !
Regards extérieurs
Regards extérieurs
Gaby Perrin, amie de longue date du couple Jaccard, s’exprime ainsi :
C’est grâce à mon mari tétraplégique que Marcel et lui se sont pris d’amitié alors qu’ils séjournaient à l’hôpital, en 1970 ! Marcel nous a soutenus lors de la construction de notre maison. Puis, j’ai moi-même travaillé à la mise en place de Cadar, œuvrant à l’informatisation. Les Jaccard sont des gens magnifiques. Lui tente toujours de faire plaisir à tout le monde et demeure très engagé, Marylise occupe plutôt un rôle de modératrice. Ils sont complémentaires et ne pourraient pas vivre l’un sans l’autre !