La vie au Vallon
Le bon, le beau, le vrai chemin d’Anne-Laurence Bovet !
« Je vis dans l’ombre mais j’ai une lumière si forte qu’elle attire et aspire les autres ! » Varel Tchitembo, écrivain congolais
Carte d’identité
Carte d’identité
Nom: Bovet
Prénom: Anne-Laurence
Née le: 4 avril 1977 à Landeyeux
État civil: Célibataire
Profession: Emailliste
Domicile: Boveresse
Un père horloger – et distillateur –, une mère au foyer « véritable bras droit de Willy, admiratrice et supportrice inconditionnelle de mon père », Anne-Laurence Bovet grandit à Môtiers :
Une enfance heureuse ! Des promenades à la Sourde, la Cascade et à Sagneule… Car la semaine, mon père n’était pas très présent, pour cause de politique !
Fille cadette d’une fratrie de quatre enfants, Anne-Laurence passe beaucoup de temps à jouer avec Serge, son frère – Mille Bornes, Mastermind, jeux de cartes… :
Ce que mes parents ont pu me saouler avec les cartes !
Une scolarité tout aussi heureuse, Claire-Lise pour l’école enfantine, l’apprentissage de la lecture chez Françoise Trachsel, les « super bricolages » chez Maryvonne Leiter… :
On avait travaillé avec de l’encre de Chine, je m’en souviens encore !
Mais le plus beau souvenir de cette école primaire à Môtiers, c’était le jour de la course d’école et l’arrivée du train en gare de Môtiers :
On ouvrait les fenêtres, on se penchait, on était accueillis comme des rois, avec la fanfare et tous nos parents !
Des résultats plutôt bons, une attirance pour l’art et le dessin :
Mes parents suivaient d’un œil éloigné !
Une vie associative bien remplie
Une vie associative bien remplie
Du piano chez Mlle Julliard, de la gymnastique à la FSG de Môtiers – avec un père adepte d’athlétisme, c’était un passage obligé –, et enfin, des moments exceptionnels avec le Ski-Club de Couvet ! Bernard Brunisholz, un entraîneur magnifique qui donnait beaucoup de son temps ! C’était l’époque de Jeanne-Marie Pipoz et André Zybach, on a fait plein de camps de ski de fond, de course à pied, de cross ! De superbes étés à Macolin… Mais la compétition, ce n’était pas trop mon truc !
Le sport demeure une activité favorite pour Anne-Laurence. Ainsi, les sorties avec le Club Alpin – section de Neuchâtel – lui apportent beaucoup. Les amis et le contact avec la nature :
Des rencontres extraordinaires, des apprentissages passionnants, notamment ces trois jours de géologie à l’Auberge de Salanfe !
Choix et vie professionnels
Choix et vie professionnels
Au terme de sa scolarité obligatoire, Anne-Laurence ne se sent pas trop épaulée pour ses choix professionnels. Elle décide de suivre son cœur et opte pour l’école d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds, en graphisme. Elle y obtient un CFC de graphiste en 1994. Elle exerce alors son métier dans diverses agences publicitaires et imprimeries. Elle se souvient avec bonheur de son passage au sein de la belle équipe de l’Imprimerie Montandon :
Une sacrée bonne équipe, avec Michel Riethmann notamment, nous avons, je crois, fait évoluer les choses, même si le travail était un peu répétitif !
Anne-Laurence s’arrête et
c’est le premier grand saut dans le vide !
Un stage chez Jean-Hugues Walther, puis la question : pourquoi pas de l’émaillage ? Elle en apprend les techniques dans le Jura français :
Là, j’ai eu la chance de côtoyer Michel Coignoux, un personnage extrêmement généreux qui m’a appris les techniques les plus exigentes de l’émail !
Un emploi lui est proposé à Genève, au sein de la multinationale Vacheron :
C’était rude ! Quatre années avec une personne qui était censée me former mais qui ne souhaitait pas transmettre et qui faisait tout pour me mettre des bâtons dans les roues !
En 2016, Anne-Laurence quitte cet emploi pour Noiraigue :
Rapidement, je me suis rendu compte que je me faisais exploiter. J’ai donc quitté cette entreprise d’une heure à l’autre !
Et les clients la suivent…
Un travail passionnant
Un travail passionnant
L’exigence, c’est la couleur !
lance Anne-Laurence avec un sourire qui en dit long sur le bonheur éprouvé lorsqu’elle obtient le résultat escompté.
Ce métier m’a permis de sortir de moi, d’aller au-delà de ce que je croyais possible pour moi ! Travail solitaire, autonome… J’aimerais parfois me reposer sur un ou une collègue !
Le lien du père
Le lien du père
Le Val-de-Travers, c’est la terre de mes ancêtres, c’est ici que je puise mes forces ! J’adore en partir pour mieux y revenir !
Et de poursuivre ainsi :
Mon père, le Willy, est présent dans tous les gestes opérés. Je l’ai énormément observé, il est mon héritage !
Métier très féminin qui contraint à la pugnacité car il faut constamment être en posture de recherche :
Un peu comme lui lorsqu’il recherchait la meilleure manière possible d’obtenir une absinthe verte !
À l’image de cette citation qui figure en haut d’une page consacrée à Anne-Laurence dans une revue spécialisée :
J’aime la vibration lumineuse des objets émaillés qui brillent dans le monde entier depuis l’Antiquité. Ils ne cessent d’enchanter les yeux et d’enflammer l’imagination !
Confiance
Confiance
À l’enfance déjà, j’ai ressenti ce malaise, ce sentiment d’être toujours un peu « à côté ! »…
Cette phrase résonne avec le propos de son amie Elisabeth :
Ce n’est qu’en totale confiance qu’elle peut donner le meilleur d’elle-même !
Oui, la vie d’Anne-Laurence est quelque peu chahutée par des hauts et des bas. Une sensation soudaine de vide et, parfois, de désespoir.
À chaque fois, toutefois, Anne-Laurence rebondit, plus forte, plus clairvoyante à l’encontre d’autrui. Plus sûre d’elle et de ses forces et compétences. Une de ses forces, la manière avec laquelle elle mène son activité professionnelle, son art dirions-nous plutôt, tant elle est en quête du meilleur geste, de la plus belle couleur, de l’excellence de ses créations.
Anne-Laurence tient le bon bout… En s’entourant de gens qui lui font confiance et en pénétrant dans le monde de la nature, lequel ne déçoit jamais, nul doute qu’elle nagera en eaux calmes afin d’atteindre des rives sereines et bienfaisantes.
Regards extérieurs
Regards extérieurs
Son amie de longue date, Elisabeth Llach, artiste-peintre et enseignante, évoque Anne-Laurence avec une grande sensibilité :
Une personne très sensible, très attachée aux valeurs humaines, Anne-Laurence possède cette espèce d’extra-lucidité dans les rapports humains ! Avec sa capacité de créativité, elle possède une force indéniable pour gagner sa réelle indépendance. Ce n’est que lorsqu’elle est en confiance avec autrui qu’Anne-Laurence est capable de donner le meilleur d’elle-même ! Avec les armes qui sont les siennes…
Quant à Chantal Martin Berger, collègue au sein du comité du Ciné-Club et amie de longue date, elle s’exprime ainsi :
J’aime partager avec Anne-Laurence. En marchant, notamment, on se dit des choses que l’on n’exprimerait pas ailleurs ! C’est une personne attachante, pleine de sensibilité qui exerce un métier rare et précieux à la fois.