Une fresque à émotions !
C’est l’une des belles histoires de l’été 2023. C’est probablement aussi l’une des plus fortes. Tout débute il y a plusieurs mois dans le cadre d’un atelier de la Ligue neuchâteloise contre le cancer. Six personnes atteintes d’un cancer participent à l’élaboration d’une fresque collective. Touche après touche, rencontre après rencontre, l’œuvre de 2.4 mètres de long et d’un mètre de large prend forme. Elle prend même vie, c’est plus juste avec ces mots-là.
Tous les malades ne sont pas forcément au même stade du cancer mais une force commune émane progressivement de ce travail qui se passe autant à l’intérieur des artistes que sur la toile. Ce n’est pas pour rien qu’on parle d’art-thérapie et d’art-thérapeute. Les malades ont été suivis dans cette aventure par l’art-thérapeute Anne Piguet Krämer. Ils ont avancé sur le plan personnel tout en débouchant petit à petit sur une œuvre qui accueille une foultitude d’émotions. De la colère et de la frustration côtoient de la détermination et de la résilience. La fresque est pleine de vie. Pas celle toute rose que certains fantasment mais celle d’un quotidien fait de combats.
Une artiste décède avant le lever de rideau
La nature des combats réside dans le fait que l’on peut gagner ou que l’on peut perdre. L’une des six artistes de la fresque est décédée il y a quelques semaines, perdant son combat contre le cancer. C’est cela la vie ! Pas rose mais vraie ! Ce décès donne une puissance émotionnelle encore plus forte à cette œuvre. Et tiens, le but premier d’une œuvre est d’être exposée non ? Bien sûr, et c’est dans cet objectif qu’un appel a été lancé au début du mois de mai dans le journal du « ô », à La Chaux-de-Fonds. L’histoire allait rebondir encore une fois. C’est alors que la directrice du home Valfleuri (et Clairval) entre en jeu.
Le début d’un tour du canton ?
« J’ai apprécié la démarche de la Ligue neuchâteloise contre le cancer. Les homes sont évidemment touchés par les thématiques autour des maladies mais ça va bien plus loin que cela. Cette fresque rayonne de joie et d’envie de vivre et c’est pour ces raisons que nous avons décidé de l’accueillir à Valfleuri », expose Liliane Hochstrasser. Le 24 août dernier, une vingtaine de personnes ont assisté au lever de rideau dans l’établissement fleurisan. La fresque à émotions a parfaitement fait son effet. Cette belle histoire n’est pas obligatoirement terminée pour autant. La fresque pourrait entamer un tour du canton si d’autres institutions jouaient le jeu en l’accueillant quelque temps dans leurs murs. « Et si non, elle s’intègre parfaitement aux couleurs des couloirs de Valfleuri et elle restera chez nous », sourit la directrice. Alors chapitre deux ou fin de l’histoire à Fleurier ?
Kevin Vaucher