Un « libérateur » en pays vallonnier
La troisième soirée musicale de l’association « Merci d’exister, Val-de-Travers » se déroulera le 4 février à La Chapelle aux Concerts à Couvet. Comme le veut le concept, cette soirée est entièrement gratuite et fera la part belle aux valeurs chrétiennes. Ce sera un terrain de jeu parfait pour l’invité du soir Philippe Decourroux et son rock chrétien évangélique. Ce musicien-chanteur, ou inversement, est aussi un conférencier qui se voit comme un missionnaire au service de l’Évangile. C’est aussi un lanceur d’alerte qui milite contre la traite des êtres humains et la prostitution forcée. Son dada : libérer la parole !
Libérer la parole est le leitmotiv qui accompagne Philippe Decourroux partout. De son vrai nom, Philippe Bieri, ce Jurassien de 62 ans traverse régulièrement les murs des prisons pour aller y donner des concerts caritatifs. C’est une façon de libérer les esprits tout en faisant résonner la bonne parole jusqu’aux oreilles de ceux qui sont placés à l’ombre de la société. Son action ne se limite pas aux prisons, au sens premier du terme. Elle se penche également sur ce qu’il appelle « nos prisons invisibles », c’est-à-dire ces boulets que les gens enchaînent à leurs pieds et qui les empêchent de goûter à la totale liberté. Le chanteur lui-même a appris à se faire la malle de ses propres prisons que constituaient son bégaiement, ses pensées de suicide ou encore son addiction à la vitesse.
Une renommée à l’internationale
Philippe Decourroux se produit aujourd’hui en homme libre et en « disciple » convaincu. Mais l’homme a mis du temps à trouver les clés de ses verrous. D’abord mécanicien automobile de formation, il entre dans la musique grâce à la batterie. Puis, il se forme au chant… classique. Il enseigne un peu au Conservatoire de La Chaux-de-Fonds avant de se concentrer sur ses propres productions en tant qu’auteur, compositeur et interprète. En 1993, il réalise un premier CD d’inspiration gospel avec un chœur d’église (Ambassadeurs). Puis arrive son premier album solo (Entre le rose et le noir). Le succès l’attend en Suisse mais aussi en France, en Belgique, au Québec, au Brésil et en Afrique francophone. Les tournées se succèdent jusqu’à cette grosse production avec l’orchestre philharmonique de Prague (2007).
« On peut tous changer quelque chose »
Pour faire bref, il a vendu quelque 400’000 albums en autoproduction à ce jour. Et il a aussi donné plus de 1300 concerts dans 15 pays et 3 continents. La notoriété et le respect qu’il a acquis dans un grand nombre de pays ont constitué un merveilleux support pour faire passer ses messages à la fois simples et parlants. Son slogan est tout aussi simple et parlant : on ne peut pas tout changer dans le monde… mais on peut tous changer quelque chose ! Lui, il tente de faire changer beaucoup de choses à travers différentes causes qu’il porte depuis plus de 25 ans. Soutien aux personnes victimes de violences sexuelles, sensibilisation à la problématique de la violence faite aux femmes, lutte contre la traite d’êtres humains et meilleure réinsertion des anciens détenus font partie de ses luttes. « Le libérateur » au sens large s’appuie notamment sur les messages de l’Évangile pour se faire entendre. Alors, vous laisserez-vous porter par le vent de liberté qui va déferler sur Couvet, le 4 février prochain ?
Kevin Vaucher