Trouble A Music Festival
À jour J-8, «excitation» et «petite boule au ventre»
Vendredi prochain débutera la deuxième édition du Trouble A Music Festival. Après une première édition en 2023, réussie sur le point artistique mais décevante sur le plan de l’affluence, son directeur s’est confié au Courrier du Val-de-Travers hebdo.
En juillet de l’année dernière, après trois jours de magnifiques performances musicales, les organisateurs du Trouble A accusaient une certaine gueule de bois, l’affluence espérée n’étant pas au rendez-vous. En janvier, ils décidaient pourtant de remettre le couvert pour une deuxième mouture du festival mettant en avant la scène musicale suisse. À jour J-8 du début de celle-ci, Patrice Jeanneret, directeur du festival, a accordé un entretien au Courrier du Val-de-Travers hebdo.
À une semaine de la 2e édition du festival, comment se déroule l’organisation ?
Patrice Jeanneret (P.J.) : Bien, nous serons prêts, avec une équipe passablement modifiée dans sa composition. Nous avons reconstitué un comité avec encore une fois des gens qui s’investissent bénévolement, chose à souligner, pour ce festival et pour mettre en valeur notre région, et qui le font dans une association à but non lucratif.
Cette année, nous avons la grande chance d’accueillir Gotus, le supergroupe du rock suisse, soit tous des musiciens ayant joué avec Gotthard ou Krokus. Les connaisseurs apprécieront. Une des marques de fabrique que nous cherchons à créer est des concerts en « full band », où chaque artiste vient avec sa formation majeure, et c’est le cas cette année. C’est une image de marque que nous apprécions, tout comme une programmation éclectique qui s’adresse à toutes les générations et tous les publics.
Enfin, il y aura une belle journée du dimanche qui invite le public à venir en famille sur le site, avec des concerts festifs dès le début dès 13 h, comme Délit de Cuivre, un spectacle musico-théâtral et humoristique, ou encore les artistes locaux, Melune et Sylynx.
Cette édition, après une première dont l’affluence n’était pas conforme aux attentes, n’était de loin pas assurée, qu’est-ce qui a poussé le comité de se lancer une nouvelle fois ?
P.J. : Notre volonté a toujours été de proposer une activité culturelle d’envergure ici, au Val-de-Travers, qui mette en valeur notre belle région. Nous cherchons à sortir le Val-de-Travers de son ombre et à le désenclaver par rapport à nos concitoyens neuchâtelois.
Là réside un problème : faire descendre ou monter des gens des Montagnes ou du Littoral au Val-de-Travers. C’est notre gros challenge et c’est le truc qui nous échappe un peu par rapport à l’affluence de la première édition. Est-ce que cela est dû à la région, à notre modèle d’artistes 100% suisses, au prix de la billetterie ? Quoi qu’il en soit, nous sommes tous convaincus de bénéficier d’un écrin idéal pour un festival. J’ai moi-même été bluffé par la beauté du site, l’année passée.
Plusieurs partenaires vous ont aussi convaincus de continuer?
P.J. : Oui, différents partenaires de différents horizons nous ont encouragés. Des partenaires économiques qui avaient confiance en ce projet, des partenaires institutionnels qui croyaient en une deuxième édition et des acteurs du monde du spectacle qui nous cautionnent dans notre direction, notamment dans notre concept d’artistes suisses ou résidant en Suisse, une petite marge de manœuvre que nous nous sommes accordée cette année. Enfin, il y a eu le retour des artistes. Tous ont trouvé l’accueil, les installations ou encore la cuisine parfaits. Ils ont apprécié jouer à Fleurier et nous allons continuer à soigner leur accueil.
Financièrement, quels soutiens furent décisifs dans cette décision ?
P.J. : Quelques entreprises créancières nous ont accordé des arrangements de paiement, ou nous ont incité à persévérer. Également, au niveau médiatique, avoir convaincu la RTS d’être partenaire de cette nouvelle édition a un côté positif, en plus des autres partenaires médias précédents. C’est un poids lourds qui vient s’ajouter à notre médiatisation. Et bien sûr, le budget a été sensiblement revu à la baisse, de l’ordre de 25%.
À jour J-8, quels sont vos sentiments ?
P.J. : Il y a l’excitation du jour J avec tout de même une petite boule au ventre. Mais nous restons confiants parce que les acteurs du monde du spectacle nous indiquent que le public se décide toujours plus à la dernière minute. On a pu aussi avoir une campagne médiatique avec un peu plus de poids et qui s’est déroulée de Porrentruy à Lausanne. On espère que cela portera ses fruits. L’image a également un peu changé, avec une communication plus festive et colorée et nous avons aussi élargi notre visibilité sur les réseaux sociaux.
Néanmoins, on lance un appel à toutes les Vallonnières et tous les Vallonniers de se sentir concernés par cette manifestation. J’ai envie de leur dire du fond du cœur : « Cela est aussi votre festival ». C’est pour eux que l’on se bat pour offrir un complément au paysage déjà très dynamique de la région, et sans vouloir faire de l’ombre à qui que ce soit ! D’ailleurs, j’aimerais remercier tous les acteurs culturels ou sportifs, qui font vivre le Val-de-Travers et apportent leur pierre à l’édifice. Nous souhaitons aussi apporter la nôtre, car on y croit.
Propos recueillis par Gabriel Risold
Informations et billetterie : https://trouble-a.ch/