Les assiettes des valeurs

La semaine dernière, la visite d’État d’Emmanuel Macron a captivé tous (et seulement) les médias suisses. Entourage XXL, directs, émissions spéciales, etc. Pour ma part, une seule et unique chose captait mon attention : le menu du dîner de gala ! Car en diplomatie tout passe par la gastronomie, et ce n’est pas Talleyrand qui vous dira le contraire…

Au congrès de Vienne, le diplomate qui servit tous les régimes de son époque a réussi à sauver les meubles de la France vaincue, grâce aux multiples repas somptueux concoctés par son chef, Antonin Carême, inventeur de l’art de la table français et futur cuisinier des rois d’Europe.

Ainsi, mercredi, j’attendais impatiemment l’énoncé de ce menu, me disant que le pays de Girardet, Dütsch, Rochat, Rabaey ou Pierroz allait en jeter plein les papilles au président de la République ! Eh bien, je suis resté sur ma faim : aspic, filet de bœuf, rösti, fromages et poire à botzi, un repas plus proche du Croqu’menus de l’école ménagère que du livre de grand chef !

Mais la diplomatie de la table, c’est aussi exprimer ses valeurs. Et le Suisse sait être modeste…

Rabov