Tour du Monde
4 jours au paradis
Deux anciens Vallonniers et amis, Fabienne Pétremand de Fleurier et Pierre Antoniotti de Saint-Sulpice, ont décidé de faire un projet en commun et hors du commun : celui de voyager, toujours plus loin, toujours plus longtemps. Cʼest le 4 novembre dernier quʼils ont décollé de Genève pour atteindre le nord du Mexique. Un premier souhait collectif : celui de descendre toute lʼAmérique latine jusquʼen Patagonie pour ensuite regagner lʼEurope et le Portugal afin de réaliser le trajet ferroviaire le plus long au monde : Porto-Hô Chi Minh. Dans notre édition du 2 juin dernier, les deux amis nous ont fait voyager au Costa Rica. Cette semaine, cʼest sur un voilier, dans les îles San Blas, quʼils racontent la suite de leur voyage !
Après 180 jours et quasi 15ʼ000 kilomètres parcourus en Amérique centrale, nous avons décidé de choisir lʼoption la plus glamour afin de passer au Sud : 4 jours de voilier direction Carthagène des Indes. Tout commence le 6 mai lorsquʼun mini-van vient nous chercher au petit matin. Il fait encore nuit à Panama City et il faudra approximativement 4 heures de route avant dʼembarquer sur le Sophia, le bateau qui nous conduira en Colombie. On vous emmène faire un tour dans un des plus beaux endroits de notre planète : les îles San Blas.
Sur un terrain vague devant la lancha qui sʼapprête à nous emmener jusquʼau voilier, nous faisons la connaissance des neuf autres passagers qui embarqueront avec nous durant cette traversée. Il y a deux Hollandais, deux Irlandais, trois Anglais, une Allemande et une Lucernoise. Le capitaine se prénomme Andre et son second, qui officie en tant que mousse et cuisinier, Duvan. Tous deux sont Colombiens. Sans oublier Arya, le fidèle chien du capitaine qui ne manquera jamais lʼoccasion de se jeter à lʼeau.
Une fois embarqués, on nous attribue des couchettes et nous prenons tous ensemble notre premier repas. Sʼensuivent 4 jours au paradis, à voguer dʼîle en île habitées par la communauté indigène Kuna, à faire du snorkeling entre deux barbecues de poisson, à jouer au beach-volley et à contempler les splendides paysages depuis le pont. Dans cette partie du monde, lʼocéan est aussi calme quʼune piscine et il est divin dʼy barboter.
Le matin au réveil, nous admirons les petites îles près desquelles nous avons accosté. Les cocotiers jaillissent comme des bouquets de fleurs au milieu dʼétendues de sable blanc et, tout autour, une eau transparente aux différentes teintes bleues et turquoises fait étinceler tout lʼensemble. à la tombée de la nuit, ces mêmes îles deviennent des ombres sous un ciel orange et grenadine. Du matin au soir, les couleurs sont amplifiées comme sur la plus belle des cartes postales. Sans aucun filtre cependant, cʼest tout bonnement spectaculaire !
Fruits tropicaux, poisson fraîchement pêché, œufs, riz, patacones et autres mets au menu, Duvan le magicien nous prépare chaque jour des repas dignes des grands restaurants dans sa minuscule cuisine de deux mètres carrés. De telle sorte que les repas servis durant ces quelques jours dépasseront largement la modeste gastronomie proposée en Amérique centrale.
Nous passons notre troisième soirée à boire et à chanter mais Andre se prépare déjà à entamer sa première nuit blanche. Le moment de quitter les San Blas et de naviguer en haute mer est arrivé. Et ça durera près de 30 heures. Nous avons beau évoluer dans de bonnes conditions, le mal de mer se fait ressentir chez plusieurs dʼentre nous. De ce fait, nous passons notre dernière journée à nous reposer sur le pont, dans un silence presque complet. Après une toute dernière nuit à bord, nous accostons à Carthagène des Indes vers 5 heures du matin. à nous la Colombie et à nous lʼAmérique du Sud !
Pierre et Fabienne