Cinq musiciens d’exception pour un enchantement ! C’est grâce à l’Association des concerts d’Artémont que cet événement a été rendu possible. Un événement, tant par la nature des œuvres proposées que par la réunion de ces interprètes formidables.

Le remarquable Quatuor à cordes KV 589 en si bémol majeur de Mozart ouvrira ce concert. Écrit, un peu plus d’une année avant sa mort, dans une des périodes les plus noires de son existence, il est paradoxalement d’une intensité et d’une luminosité qui n’en laissent rien paraître. Une écriture bouleversante particulièrement exigeante, mais qui met merveilleusement en valeur chaque instrument du quatuor.

La pièce qui suit, les Cyprès, est une œuvre aussi ravissante qu’insolite. Transcrite par Dvorak pour quatuor à cordes à partir de quelques-unes des mélodies d’un cycle composé dans sa jeunesse, elle a été jouée pour la première fois en 1888, lors du concert qui voit aussi la création de son célèbre Quintet avec piano op. 81, la troisième œuvre de ce concert. Un clin d’œil plein de tendresse, mais qui a surtout tout son sens musicalement. Une belle marque d’amitié des musiciens aux mélomanes du Balcon.

Écrit en 1887 par un Dvorak dans la pleine maturité de son art, le compositeur tchèque est alors âgé de 46 ans, le Quintet pour piano et cordes en la majeur op. 81 est une œuvre exceptionnelle. Un vrai bijou : sa grande phrase rêveuse au violoncelle juste engagée par quelques notes de piano pour ouvrir son premier mouvement aussi intense que jubilatoire, sa Dumka mélancolique inspirée d’une ballade ukrainienne, son Scherzo faisant allusion à une danse bohémienne et son Finale en forme de polka brillante en font une des plus belles pièces de tout le répertoire romantique de musique de chambre.

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Jean-Christophe Jaermann