SPA du Val-de-Travers
Des bonnes nouvelles et des questions
La SPA du Val-de-Travers vit des temps mouvementés à Fleurier. Confronté à une situation financière « limite » et à des tensions entre employés et direction, le refuge vallonnier a décidé de mettre son activité sur pause, le temps de réfléchir à son avenir. Celui-ci est pour le moment totalement bouché à Noiraigue où l’association envisage depuis quatre ans de s’installer. Mais elle se heurte à des oppositions, relevant un manque de soutien certain dans son projet. On essaie d’y voir un peu plus clair en quelques points.
La situation des animaux : tous ont pu être replacés
La présidente de la SPA du Val-de-Travers, Marika Thossy, est heureuse d’apporter la bonne nouvelle : « Les 50 chats, les 3 chiens ainsi que les 2 cochons ont été replacés. Comme on travaille avec des refuges ou des familles d’accueil, nous pourrons assurer un suivi pour chacun d’eux. Les cochons ont par exemple été adoptés par une famille dans une ferme avec enfants, c’est idéal. » En revanche, aucune structure neuchâteloise n’est venue en aide à la SPA vallonnière. Drôle de solidarité et élément plutôt curieux. « Seule Tomi Tomek de SOS Chats Noiraigue nous a donné un coup de pouce très apprécié. » Dans le microcosme de la SPA de Fleurier, certains anciens employés ont du mal à se réjouir de tous ces placements. « Je m’inquiète du sort de certains animaux qui ont été placés dans un refuge lausannois qui n’a pas toujours eu bonne réputation. J’espère que la direction se souciera vraiment du sort de tous les animaux », réagit un ancien employé.
L’ambiance de travail : de vives tensions entre employés et dirigeants
Durant notre prise d’informations sur la structure vallonnière, nous avons rapidement constaté que deux noyaux se faisaient très clairement face. Personne n’en fait mystère. En schématisant un peu, il y a les dirigeants d’un côté et les anciens employés de l’autre. « Il faut savoir que je suis 100% bénévole et que je peux compter sur quelques aides de fidèles. C’est grâce à eux que nous avons pu trouver une issue positive pour les animaux. On se bat comme des Don Quichotte. C’est dommage que nous ayons eu des problèmes avec notre personnel, qui est pourtant rémunéré, contrairement à nous. » Marika Thossy souligne un manque de professionnalisme, trop d’absentéisme et des dysfonctionnements très récurrents chez certains employés. « Il y a aussi un manque de soutien financier qui devient préoccupant. »
Anciens employés : réactions et critiques
« S’il y a un manque de dons alors que la population est plutôt sensible à la cause animale, c’est bien qu’il y a un souci quelque part. Et il ne vient pas de la façon de travailler des employés », répliquent d’anciens employés. Le rôle de l’ancien directeur est pointé du doigt par toutes nos sources ayant travaillé au sein de la structure. « Il a été licencié avec trois employés à temps partiel (avec effet au 31 octobre) », répond la présidente. « Il n’a aucune légitimité et aucune connaissance du monde animal car il n’est pas du métier. Pourtant, il a rapidement voulu tout gérer. De juillet à octobre 2023, il travaillait même de nuit dans un hôtel. On ne le voyait donc pas beaucoup à la SPA. Mais il voulait quand même s’occuper de l’administratif. Résultat : les mails n’étaient pas faits, les plannings étaient incohérents et il n’avait qui plus est aucun respect pour l’équipe », spécifient encore les anciens employés.
À qui la faute ? : parole contre parole
C’est parole contre parole. D’un côté, on pointe des manquements chez le personnel. De l’autre, on se plaint d’une mauvaise gestion et d’un dénigrement persistant de la part de l’ancien directeur. « J’ai quitté la SPA à bout de force, fatiguée par cette ambiance », dit une ancienne employée. Malgré ce climat, la présidente Marika Thossy n’est pas découragée. « Nous ne sommes pas morts. Nous avons juste besoin d’une pause pour réfléchir à la suite. Le projet de Noiraigue est malheureusement figé. Le voisinage a peur des aboiements et des odeurs potentielles. C’est la raison pour laquelle plusieurs structures du canton sont placées à proximité de déchetteries. En résumé, on nous dit que c’est super ce que l’on fait pour les animaux mais on nous demande d’aller le faire un peu plus loin. »
Kevin Vaucher