Portes ouvertes du site Dubied
Les propriétaires ont montré que le lieu n’avait rien d’une « friche »
Samedi dernier, les propriétaires des locaux du site Dubied, à Couvet, ont ouvert leurs portes à la population du Val-de-Travers. Plusieurs centaines de personnes ont profité de l’occasion pour découvrir ou redécouvrir cet espace industriel édifié par l’un des fleurons économiques du Vallon.
Ce 7 septembre, sous un beau soleil de début d’automne, le traumatisme de la fin de l’entreprise Dubied semble à la fois très loin et très proche, sur le site du même nom à Couvet. À tendre l’oreille, on perçoit un enfant demandant à un parent plus âgé l’histoire de la construction des bâtiments du site Dubied, du premier, du deuxième, dédiés à l’administration. En quelques phrases, l’histoire est retracée, relatée, comme on conte celle d’un aïeul. Lors des portes ouvertes du site Dubied, plusieurs centaines de personnes ont déambulé et semblé soudainement découvrir, ou redécouvrir l’endroit qui a souvent pu être qualifié de « friche », mais qui n’en est pas une.
Expositions de motos de collection et de machines Dubied, présentation des entreprises et des clubs du site, visite des plus anciens et patrimoniaux locaux ou des archives communales, en passant par des ateliers de yoga, il y en avait pour tous les goûts. « Depuis huit heures ce matin cela ne désemplit pas », confiait Jean-Patrice Hofner, membre de l’association du site Dubied, organisateur de ces portes ouvertes. Président de cette dernière, Thierry Guizzardi a exprimé un même sourire, ravi de voir autant de personnes venues découvrir la nouvelle diversité économique et associative du site. « Qui penserait qu’une société d’importance internationale, comme Dosatec, se trouve ici ! », a-t-il cité en exemple.
Plus jamais le terme « friche »
Le son de cloche était identique auprès de Cyril Weissbrodt, également membre de l’association des propriétaires, et qui en parallèle célébrait les 20 ans de sa carrosserie. « Voir autant de monde redécouvrir la richesse du lieu est presque émouvant », avouait-il. Preuve de l’importance de l’espace, la manifestation se félicitait de la présence d’un représentant du Conseil communal de Val-de-Travers et du Conseil d’État lors de la partie officielle. Membre de l’exécutif de la commune en charge de l’économie, Benoît Simon-Vermot a salué « un lieu autant symbolique qu’historique du village de Couvet et plus généralement du Val-de-Travers ».
« Comme nombre de Vallonniers, des membres de ma famille ont travaillé sur ce site », a-t-il poursuivi, en soulignant « l’honneur et la chance en tant que petit-fils d’ouvrier » d’être présent. Le conseiller communal a mis en exergue un lieu « qui vit toujours » et était heureux que la population puisse le redécouvrir, avant de rappeler que les autorités communales et cantonales sont actives, dans le cadre de l’Accord de positionnement stratégique (APS), pour redynamiser le site, et ce en phase avec les propriétaires. « Pour que plus jamais le terme de friche ne soit prononcé », a conclu Benoît Simon-Vermot.
Une mesure phare de l’APS
Un « grand plaisir » emplissait aussi le conseiller d’État, Frédéric Mairy, lors de son intervention « en tant que Covasson et aussi chef du département des régions ».
Le ministre a fait le constat d’un site « déjà très dynamique » et dont le développement est une des mesures phares de l’APS, signé entre canton et commune. « Nous avons la conviction que le site peut être exploité encore plus à l’avenir », a relevé Frédéric Mairy, expliquant qu’aujourd’hui l’exploitation des bâtiments existants est un enjeu en matière d’aménagement du territoire.
Le conseiller d’État a exprimé le souhait qu’autorités politiques, acteurs économiques et société civile puissent ensemble élaborer les bonnes options pour « l’avenir » du lieu. En conclusion, Thierry Guizzardi a réitéré que la création de l’association des propriétaires du site Dubied permettait désormais de « parler d’une même voix » au sujet de son développement. « Un site toujours plus occupé, valorisé et toujours plus beau », a-t-il jugé. Samedi dernier, le site Dubied a bourdonné comme il n’avait, peut-être, jamais plus bourdonné depuis quatre décennies.
Gabriel Risold