Le mal et les mots
Depuis que l’être humain détient le langage, il sait inventer le lexique nécessaire pour décrire le monde et le vocabulaire s’est étoffé cette année. Aux néophytes et quidams, ce nouveau langage semble créé exnihilo, mais les virologues le connaissaient. Nous ignorions le sens médical de « confiner » et de sa cohorte de suffixes et préfixes : confinement, semi-confinement, dé-confiner, dé-confinement, re-confiner, dé-re-confinement, sur-confinement…
De plus, il y a tous les anglicismes sans lesquels nous ne comprendrions rien à rien : superspreader, cluster, coping, tracking, covidiot, etc. Certains ont leur franglisme comme superinfecteur (superspreader), présentiel (presential) ou distanciel (distancial), mais d’autres non. Ainsi, cluster (grappe de gens) signifie foyer d’infection ou tracking ; le traçage des contacts. Pour covidiot, le sens est limpide, il me semble.
Je vous assure que le correcteur orthographique peinturlure ma page en rouge… S’ajoutent à cela, d’étranges formules comme distance sociale, Covid-compatible, coronasceptique et un débat insoluble sur le genre de Covid-19 et de SARS-COV-2…
Enfin, il y le retour de mots perdus. écouvillon, jamais entendu bien qu’il date du 14e et quarantaine dont le sens médical est attesté depuis 1635 et que nous avions un peu oublié…
Rabov