Réfugiés ukrainiens
Pourquoi le Cercle JJR est en attente
Comment accueillir à l’école les enfants et adolescents des réfugiés ukrainiens ? C’est une des questions qui interpellent depuis quelques semaines. Face à la venue de nombre de réfugiés dans le centre de Couvet, la Commune de Val-de-Travers et le Cercle scolaire Jean-Jacques Rousseau ont mis rapidement en place un concept d’accueil. Concept en attente en raison des procédures administratives.
C’est la prérogative des communes et de leur cercle scolaire : la scolarisation des enfants et des adolescents ukrainiens réfugiés. De ce fait, le Courrier du Val-de-Travers hebdo a souhaité savoir comment celle-ci se déroulait dans le Cercle scolaire Jean-Jacques Rousseau (JJR) depuis l’arrivée de nombre de familles de réfugiés au Centre d’hébergement de Couvet.
Officiellement, il y a un élève scolarisé depuis le 25 mars,
nous informe le conseiller communal, Christophe Calame.
Mais une vingtaine d’enfants sont pour l’instant en attente au centre d’accueil.
Le responsable du dicastère de la jeunesse et de l’enseignement (DJE) explique que face à l’arrivée de ces familles, la commune a réfléchi, au cours de la semaine dernière, à la mise en place d’un concept d’accueil au sein du cercle scolaire.
Celui-ci prévoyait des moments précis consacrés à l’accueil des parents puis aux inscriptions et devait permettre une scolarisation à la fin de cette semaine,
détaille-t-il.
Un concept d’accueil qui reste pour le moment en stand-by .
En effet, en début de semaine, le Service des migrations (SMIG) a informé les autorités communales de Val-de-Travers du caractère provisoire de l’hébergement des réfugiés ukrainiens à Couvet, en attendant de possibles solutions de relogements plus pérennes, dans des familles d’accueil ou chez des particuliers, et peut-être ailleurs dans le canton. De ce fait, la commune et le Cercle scolaire JJR, en accord avec les recommandations du Service des migrations, ont choisi de patienter avant de scolariser ces enfants afin d’éviter dans quelques jours ou semaines un changement de groupe scolaire. Option en faveur d’une certaine stabilité qui peut être aisément comprise. En parallèle, une autre approche a été également envisagée : la création d’une classe spéciale pour donner des leçons de français et pour « occuper » au mieux ces enfants réfugiés pour le temps de leur séjour au centre d’accueil.
Profil idéal et « tournée » des retraités
Néanmoins, sur ce point aussi, le Conseil communal et le cercle scolaire ont dû ralentir. La création d’une classe de ce type ne peut être entreprise que sur la demande du service de l’enseignement obligatoire cantonal (SEO) à la suite d’une volonté du SMIG.
Nous avons été presque trop proactifs, mais nous voulions agir vite,
relève Christophe Calame, qui ne blâme pas les employés du SMIG, contraints de traiter un nombre important de dossiers. Le chef du DJE avoue même que son service et le cercle scolaire avaient déjà trouvé une personne avec le profil idéal, parlant russe et français, pour cette classe, et étaient sur le point de l’engager.
Nous avons aussi fait la tournée des enseignants retraités pour connaître leurs disponibilités,
ajoute Christophe Calame, en saluant la mobilisation et la motivation des collaborateurs pour trouver une solution.
Ainsi, le travail du DJE et de l’École JJR est allé plus vite que l’ensemble des procédures administratives et le concept mis sur pied demeure en attente. Un branle-bas de combat qui s’est avéré au final pas si nécessaire que cela. Néanmoins, Christophe Calame note que dès une décision des services cantonaux, ce plan pourra être entré en vigueur.
Les questionnaires et les documents sont prêts et le personnel est huilé,
précise-t-il, en estimant que cette décision est une question de jours ou alors d’une semaine. Dès lors, la commune et le cercle scolaire pourront scolariser au sein des classes les enfants résidents pour une longue durée au Val-de-Travers. En ce qui concerne une classe de premier accueil pour ceux hébergés temporairement à Couvet, le SEO a fait la demande de son ouverture auprès du Cercle scolaire JJR hier matin. Sa mise en place devrait se finaliser rapidement.
Gabriel Risold