Les envahisseurs gastronomiques !

En vacances quelques jours en montagne, l’idée est venue de cuisiner, pour la première et sûrement dernière fois de la saison, un plat qui justement rappelle et lutte contre les frimas hivernaux (qui ne sont plus vraiment d’actualité) : un Bernerplatte. Des haricots verts séchés, des patates et des viandes fumées à profusion, dont notamment l’INDISPENSABLE langue de bœuf ! (Non, ne pensez pas faire cette recette sans cela !)

Jour J-1 (eh oui, les haricots secs, cela fait trempette une nuit !), je pars vaillant aux courses, comme les combattants bernois lors de la bataille de Neuenegg. Car, ce fameux plat serait né après cet affrontement. Lors de l’invasion des troupes françaises de la Suisse en 1798, certains Bernois seraient parvenus à repousser l’envahisseur sur la Singine. Pour fêter la victoire, les femmes (comme dans toutes les légendes) auraient réuni quelques vivres du cellier pour concocter un festin…

Armé de mon cabas, je trouve ma langue fumée dans la succursale de la station d’un géant orange, mais au rayon suivant, l’effroi ! Je constate que les haricots secs proviennent de Chine… Envahissante mondialisation !

Heureusement, chez l’autre géant orange, j’ai pu dénicher des haricots secs suisses ! Un plat de résistance ne doit pas avoir l’accent mandarin…

Rabov