Quand la Fée remporte plus que la jeunesse
Messieurs les conseillers, Mesdames les conseillères, lors de votre séance du 11 décembre 2023 vous pouviez aider l’animation jeunesse du Val-de-Travers, Barak, à hauteur de 2.85 francs supplémentaires par habitant (demande du POP, soit un total d’environ 12,80 francs par habitant), demande qui a été refusée par la moitié des votes. Lorsque je constate que lors de la même séance, le POP rappelle (entre autres) que 14,75 francs par habitant sont comptés pour la Maison de l’Absinthe à Môtiers, que le même mois on peut voir que Boudry décroche 250’000 francs pour l’animation jeunesse alors qu’il manque à Barak 30’000 francs (articles ArcInfo) pour pouvoir continuer à survivre, oui, je me questionne !
Je sais également que la bleue rapporte plus que les jeunes, mais est-ce vraiment là que le Val-de-Travers veut mettre ses priorités ? Les jeunes ont besoin d’un lieu à part pour se retrouver, pour échanger, d’un espace de liberté qu’ils ne peuvent retrouver dans le domaine scolaire et rarement à la maison. Barak est cet espace. Entourés de personnes qualifiées pour les accompagner dans ce passage difficile qu’est l’adolescence, en toute confiance, les jeunes y ont trouvé refuge. Ces dix dernières années, l’association n’a-t-elle pas toujours tenu ses engagements, trouvé des fonds, et bien plus encore ? Au-delà de juste s’investir auprès des jeunes, Barak n’hésite pas à jouer la transparence en organisant la fête des voisins ou lors d’après-midi ou soirées « portes ouvertes ». Des demandes de dons avaient été faites également. Des soirées d’ouverture pour que les politiciens et les journalistes puissent découvrir et comprendre Barak de l’intérieur. La population et ses jeunes s’investissent dans ce type de soirées, bénévolement.
Nous aurions tous rêvé d’un endroit comme celui-là pour extérioriser nos mal-être ou nos joies. Et aujourd’hui, on veut l’enlever à ceux qui l’exploitent parce que ce n’est pas « joli ? », pas « logique », « trop cher » ? ! Où donc un jeune pourrait-il s’exprimer de cette manière, avec un professionnel sur place qui peut directement travailler sur ce qui est exprimé et de la manière dont il est exprimé ?!
J’aimerais que la Commune où j’élève mes enfants se réveille, revoie ses priorités et ne pousse pas à la faillite la structure de Barak. Que nos conseillers fassent le nécessaire pour rassurer nos jeunes dans cette société compliquée en leur montrant leur soutien et en proposant un dialogue.
Steve Mathez, Fleurier