Oriane Andrié
L’art du tuba monté très haut !
Oriane Andrié est une jeune fille de 18 ans. Depuis cinq ans, elle fait du tuba au sein de l’Harmonie de Môtiers. Vous ne connaissez pas cet instrument ? C’est compréhensible, ce n’est pas le plus connu. C’est si vrai qu’il peut être difficile de trouver des professeurs de tuba dans la région. Cet instrument de la famille des cuivres est si puissant qu’il donne facilement la tremblote aux meubles de la maison lorsqu’Oriane a une envie de « souffler ». Douée, la Vallonnière vient de décrocher sa place au sein d’un prestigieux camp national de musique. Elle sera l’unique représentante neuchâteloise de la volée.
« Oriane fait du tuba » sonne un peu comme la série de livre « Martine fait… », vous ne trouvez pas ? Pour certains, il faudrait bien un livre entier pour tenter de comprendre ce qui est attirant dans le fait de choisir cet instrument un peu particulier et un peu encombrant. Alors, autant demander directement à la principale intéressée : pourquoi le tuba ? « Il y a cinq ans, j’accompagnais ma sœur au conservatoire de Fleurier pour qu’elle choisisse de quel instrument elle voulait apprendre à jouer. Et je suis tombée sur le tuba. J’ai d’abord été intriguée par sa forme particulière avant d’essayer et d’être conquise par le son qui en est sorti. »
Deux tubas et un saxophone dans la famille
Elle a aussitôt pris des cours au sein de l’école de musique de l’Harmonie de Môtiers dont son papa Cédric est le directeur. Et je vous le donne en mille, il joue lui aussi du tuba ! Ah oui au fait, la petite sœur d’Oriane a également fait le choix du baryton (petit tuba) avant de se réorienter vers le saxophone. En résumé, ça doit sérieusement dépoter à la maison des Andrié… Depuis une année et demie, Oriane prend des cours au conservatoire de Neuchâtel. Ça tombe bien, elle sera bientôt amenée à faire les transports jusque dans le chef-lieu du canton pour poursuivre ses études en ingénierie. Bref, tout semble au beau fixe dans la vie de la Vallonnière.
Audition passée à Berne
La cerise sur le gâteau d’Oriane va être déposée tout prochainement avec sa participation au BBNJ (Brass Band national des jeunes). « Ce camp regroupe 100 musiciens de toute la Suisse dans deux formations différentes. Il y a le groupe A (expérimenté) et le groupe B (débutant). Je fais partie du groupe B », déroule-t-elle. Être acceptée dans ce camp est déjà un exploit en soi puisqu’il faut passer par une audition exigeante pour en ouvrir les portes. « L’audition a eu lieu en début d’année à Berne et j’ai été retenue à ma grande surprise. Je ne pensais pas être sélectionnée à ma première tentative. » Certains essaient plusieurs fois, parfois sans jamais y parvenir. C’est la seule Neuchâteloise présente dans la volée 2024 de ce camp réservé aux jeunes de 18 ans maximum.
Échange entre l’Harmonie de Môtiers et la fanfare de Noiraigue
« Je suis vraiment contente car c’est une étape cruciale dans mon parcours. Cela me prouve que j’ai atteint un bon niveau avec mon tuba. Pour être honnête, je ne cherche pas à tout prix la performance et je ne désire pas forcément devenir professionnelle un jour. Je suis juste heureuse de pouvoir m’amuser et me faire plaisir grâce au niveau que j’ai atteint. » Ce camp comprendra 3 à 4 jours de répétitions, suivis de 4 concerts dans tout le pays, entre le 10 et le 13 juillet. Autrement, en plus de l’Harmonie de Môtiers, Oriane va prochainement commencer à répéter avec la fanfare de Noiraigue. « Les deux ensembles se prêtent fréquemment des musiciens. Cet échange dans la musique est quelque chose que j’aime particulièrement. » Bel état d’esprit ! Sans jamais prendre les autres de haut, Oriane et son tuba sont montés très haut.
Kevin Vaucher