Môtiers se pare d’un nouveau pont envoûtant
En fin d’année 2023, un tout nouveau pont a été déposé à la cascade de Môtiers. Suivant une architecture typée japonaise, il se voulait être une invitation à la flânerie. Samedi dernier, c’est une réalisation tout aussi envoûtante qui a trouvé sa place dans les feuillages et les épines môtisannes. Nous avons suivi sa « naissance » quelques heures avant son inauguration dans le cadre des 150 ans de la société des gorges de la Poëta-Raisse.
Comme il y a quelques mois, c’est Olivier Favre qui a pris la baguette de maître d’œuvre. Et il s’est lâché ! Si le pont de la cascade de Môtiers avoisinait les 2 tonnes, celui situé dans les gorges de la Poëta-Raisse indique 3.8 tonnes sur la balance. Il a nécessité deux semaines de travail en atelier et une semaine de montage. Le plus difficile n’a pas été de le penser ni de le réaliser mais de le déplacer. Eh oui, ça pèse des tonnes…
En 500 pièces détachées
C’est au lieu-dit les Cascadelles que la structure devait être amenée afin de remplacer un vieux pont qui a fait son temps. Problème : pour y accéder, il faut s’enfoncer d’environ 2.5 bornes dans la forêt avec des pentes souvent escarpées. « C’est un chemin droit debout », dit Maximin en mimant une montée sèche avec sa main. Ses collègues Léonard et Louis confirment aisément que ce fut la partie la plus délicate de ce chantier en pleine nature. « Il a fallu apporter le pont en pièces détachées. Il y avait 500 pièces au total. Que du plaisir », précisent-ils. Cette opération a demandé un jour de travail à elle seule.
Du bois coupé quasiment sur place
Le montage a ensuite pu débuter dans un cadre naturel qui donnait le sourire aux trois jeunes employés d’Olivier Favre, souvent présent sur le « chantier de bois ». Leurs coups de marteaux et le bruit des machines étaient soigneusement baignés d’un agréable filet de musique, grâce à une mini-box disposée non loin du pont.
De quoi délier les langues en douceur. « Le pont est principalement fait avec de l’épicéa de la région. Il a été coupé à 500 mètres d’ici et coupé à la scierie des Bayards. Le bois est surtout là pour faire joli. La structure est portée par deux digues ferraillées situées à chaque extrémité. » Dans cet environnement où les animaux et les promeneurs sont rois, ce bruit inhabituel a parfois surpris les passants qui n’étaient pas rares à demander des informations sur ce nouvel « élément de décor ». Tout est maintenant en place, les gorges peuvent à nouveau faire le spectacle à leurs visiteurs. Retrouvez plus de photos sur notre site internet.
Kevin Vaucher