Merci à elles deux !
Peut-être avez-vous remarqué que les mauvaises nouvelles débarquent surtout en fin d’année ? Non, pas les grands standards que sont la guerre et la misère : ça, c’est, hélas, toute l’année, et surtout en 2023 ! Non, je parle ici de ce que nous apprécions au Vallon, qui fait partie de notre quotidien, et à quoi nous tenons beaucoup.
L’atelier Fil ferme. Sœur Odette n’ira plus à Paris. Double cataclysme.
À une époque où ces dames réclament (trop) souvent une égalité parfaite, peut-être pourraient-elles (devraient-elles ?) s’inspirer des exemples précités ?
Si Marie-France Oberbeck a la discrétion légendaire d’un coup de klaxon de sa petite voiture rouge, Sœur Odette a celle de son voile blanc : si l’on entend d’abord l’une et que l’on voit d’abord l’autre, elles ont un point commun : faire mentir le dicton que charité bien ordonnée doive commencer par soi-même. Toutes deux ont un grand cœur et, à l’esprit, la dignité des plus faibles. Aucune ne fait de politique : elles savent que la cause la plus défendue en politique est la « cause toujours… », et elles préfèrent les actions concrètes aux vagues promesses. C’est salutaire.
L’ecclésiaste, vieux monsieur désabusé qui constate que l’être prétendument humain n’agit que par vanité, nous dit qu’il y a un temps pour tout… un temps pour coudre, et un temps pour découdre. Non pas pour en découdre : pas de bagarre chez nos deux dames de cœur, mais une lutte pacifique au nom des plus fragiles, afin que leur dignité soit préservée ou leur soit redonnée. Le vieil homme admet donc qu’en moment donné même le meilleur mouvement puisse disparaître : pour laisser la place à quoi ? Mystère. L’avenir nous le dira. Mais je sais que l’une comme l’autre ne connaissent ni le mot « abdication » ni le vocable « retraite », et je me réjouis de les revoir à l’œuvre dans d’autres projets à caractère humanitaire : merci, mesdames, pour tout ce que vous avez fait pour vos semblables durant toutes ces années.
« Abîmé(e)s par la vie cherchent locomotives pour traîner hors des fonds de tiroir et les concrétiser, les idées remarquables et désintéressées en faveur de l’Humanité que d’autres n’osent pas (re)lancer. » Que ces personnes, femmes ou hommes, voient leur nom et leurs idées accrochés bien en vue sur les branches de tous les arbres de paix du monde : Joyeux Noël et espérance pour chacun(e).
Sylvain Moser, Les Verrières