Mémoire
La solidarité envers les Bourbaki honorée
Samedi dernier, associations de mémoire, autorités politiques et militaires françaises et suisses ont rendu hommage aux soldats de l’armée du général Bourbaki qui avaient déposé les armes, le 1er février 1871 aux Verrières.
Une riche assemblée d’une soixantaine de personnes, dont plusieurs élus politiques français et suisses et représentants des forces armées des deux pays, ainsi que de nombreux membres des diverses associations de mémoire, notamment Le Souvenirs Français, des Amis du Musée de Pontarlier et des Bourbaki Les Verrières, s’est réunie, samedi dernier, au temple des Verrières pour commémorer le 154e anniversaire de la signature de la convention d’internement en Suisse des soldats de l’armée de l’Est du général Bourbaki.
Cet épisode, l’un des derniers de la guerre de 1870, constitue une des premières grandes actions humanitaires de la Croix-Rouge et de la Confédération. Un élément fortement rappelé par Christian Mermet, président de l’association Bourbaki Les Verrières, lors de son allocution, en évoquant un « élan de solidarité et de bienveillance », qui pourrait être à nouveau nécessaire dans ces temps troublés.
« Premier jalon » de la solidarité suisse
Attaché militaire à l’ambassade de France à Berne, le colonel Sylvain Nogrette a rendu hommage aux soldats « morts loin de chez eux » et remercié les autorités suisses de l’époque d’avoir « accueilli et soigné », dans tout le pays, ces 87’000 « Bourbaki ». Puis, il a souligné la solidarité qui unit toujours la Suisse et la France, alors que la « violence et la barbarie » frappent des civils innocents en Europe, et argué pour que chacun défende la liberté, notre bien le plus cher.
Enfin, dernier intervenant, Daniel Berger, Bourbaki d’honneur 2025, a rappelé le défi logistique qu’a représenté pour la Suisse de l’époque l’accueil des soldats dont 5000 étaient gravement blessés. Une action qui fut un « premier jalon » de la solidarité et de la neutralité de la Suisse, forgeant sa vocation de nation humanitaire. Trois gerbes ont été déposées, avant l’Appel aux morts et trois coups de canon tirés par les membres de l’association Batterie 14. Une cérémonie côté français au Monument aux morts de la Cluse-et-Mijoux s’était déroulée précédemment.
Gabriel Risold