une « tronche » au cœur d’or !
Marcel Jacot
« Les hommes sans caractère sont des visages sans physionomie » Charles Pinot Duclos
Carte d’identité
Carte d’identité
Nom: Jacot
Prénom: Marcel
Né le: 21 juillet 1947
Profession: Retraité – dessinateur en chauffage
État civil: Marié à Nicole, père de Caroline et Ludovic
Domicile: Noiraigue
Où pensez-vous que Marcel Jacot nous a reçu ? Dans « sa » patinoire, incontournable lieu de vie, haut lieu de la vie sociale du village de Noiraigue :
Presque tout est en fonction…
lance Marcel, comme pour s’excuser de cette lacune passagère, lui qui, avec et grâce à quelques amis, ont tout réalisé de leurs mains.
Enfance
Enfance
Si Marcel Jacot naît à Bôle, à l’âge de deux ans il rejoint Noiraigue avec ses deux frère et sœur, la famille ayant repris la boulangerie du village, à la rue du Pont. Un père pâtissier-confiseur de profession, devenu boulanger sur le tas, une mère au foyer et au magasin, les enfants savent rapidement ce que c’est que de travailler :
À huit ans, on nettoie les plaques à gâteaux, on charge les fagots de bois dans la charrette pour le four et on livre les commandes chez les clients !
Pour ce qui concerne l’école, un nom, un seul :
Freddy Juvet, il nous a tout appris, l’école, le sport, le chant, la vie quoi ! Et surtout être poli, honnête et saluer tout le monde !
Outre le travail à la boulangerie et les horaires scolaires, Marcel évoque son enfance ainsi :
On a fait les conneries habituelles, avec tous les enfants du village… Mais aussi, de la course à pied, de la gymnastique, un petit moment de fanfare, de l’athlétisme et, bien sûr, du hockey sur glace !
Inutile d’ajouter que c’était avec le HC Noiraigue :
En 1962, en tant que membre joueur, jusqu’à l’âge de 42 ans, bénévole chargé de l’entretien !
Neuchâtel
Neuchâtel
Marcel Jacot a connu ce temps où les enfants de Noiraigue descendaient à Neuchâtel pour poursuivre leur scolarité secondaire :
Aux Terreaux, en 1re année, on était déstabilisés… On avait été un peu trop maternés au village !
Marcel Jacot se souvient de son professeur de mathématiques, M. Bandelier, et de son professeur de dessin, Marcel Rütti :
Je voulais faire du dessin… Mon père m’a dit d’aller sonner aux portes des entreprises à Neuchâtel !
Nous sommes en 1963, Marcel Jacot s’approche de la maison Sulzer qui a déjà son quota d’apprentis, le voici donc contraint de retourner à l’école pour une année supplémentaire. Le bon temps ! Un an plus tard, il entre dans l’entreprise installée rue St-Honoré 2, y obtient son CFC de dessinateur en chauffage et ne la quitte qu’en 2010. Au terme de son apprentissage, Marcel entame, en 1968, une vie de footballeur, à Noiraigue, à Bôle et enfin à Travers. En parallèle, il côtoie Jean-Pierre Egger et Roger Miserez au sein du Club d’athlétisme de Neuchâtel, dans les années 60 et pratique le hockey sur glace depuis 1962.
Autres vies…
Autres vies…
À dérouler ses vies sportive, politique, associative et bénévole, Marcel en oublierait presque d’évoquer sa vie familiale. À 21 ans, Marcel siège au Conseil général de son village sur les bancs radicaux. En 1969, il préside le législatif avant d’entrer au Conseil communal en 1980. Il retourne sur les bancs du Conseil général en 1988 pour y demeurer jusqu’à la dissolution des législatifs des villages fusionnés, en 2008. Sans parler de son siège au sein du conseil d’administration de la Société électrique du Val-de-Travers de 1996 à 2009.
En 1973, Marcel Jacot épouse Nicole, elle aussi enfant du village. De cette union, naîtront deux enfants, Caroline et Ludovic :
La famille, ça compte ! Tout comme les amis…
lance-t-il, subrepticement, comme pour éviter de s’attarder sur un sujet qui pourrait dévoiler sa sensibilité. En 1975, le couple s’installe plus définitivement, dans sa maison, à la Mercière 3…
Le Val-de-Travers
Le Val-de-Travers
Marcel Jacot adore son Val-de-Travers, sans user de trop de mots pour l’exprimer :
Au Bas Vallon, on est parfois un peu occulté de la région Val-de-Travers. Mais on a la chance de côtoyer plus facilement les gens du Bas !
Et encore :
Au début, j’étais contre cette grande commune ! Je suis devenu pour non sans avoir parfois une certaine amertume à considérer ce dont disposent quelques autres villages plus à l’ouest, et pas nous ! Une chance énorme, on a conservé notre école…
Et d’ajouter avec fierté :
Et la qualité du bénévolat, bien plus forte à Noiraigue que dans le reste du Vallon !
Regards extérieurs
Regards extérieurs
Son ami Jean-Philippe Gendre est inarrêtable lorsqu’il relate les anecdotes de vie avec son ami « de patinoire » qu’est Marcel Jacot :
C’est un carré, on pourrait le surnommer Black & Deker, le Marcel ! Un sacré gaillard, organisé comme un ordinateur, licencié en match au loto ! Non seulement, il organise le match mais il prend le temps de s’occuper du parcage. Et gare à celui qui n’obéit pas à ses ordres… Une gueule, mais une énorme sensibilité !
Longue histoire avec son ami Philippe Jeannin, lequel lui a donné de très nombreux coups de main autour de la patinoire :
Marcel, c’est un type immensément reconnaissant, pas toujours agréable, même pas agréable du tout au travail, il n’en fait qu’à sa tête. Mais on parvient quand même à lui faire entendre raison !
À la question, une anecdote :
Ah oui, j’en ai une qui se résume en une phrase et un éclat de rire : il a voulu nous apprendre à balayer !
Sa patinoire
Sa patinoire
Membre-joueur en 1962…
On a vécu de grandes années ! Entre 1962 et 1969 notamment, en 2e ligue même !
Si l’activité « championnat » a pris fin en 1990, cela n’a pas empêché l’équipe de vétérans de poursuivre son activité. Depuis les années 80, Marcel Jacot mène un véritable combat de quête de fonds et de labeur – avec l’appui de ses amis et de plusieurs entreprises fort généreuses – pour faire vivre « sa » patinoire. Un montant de Fr. 120’000.- d’abord, puis un autre pour l’éclairage à hauteur de Fr. 50’000.-…
Aujourd’hui, on est au bout…(*)
Mais pas Marcel Jacot qui a encore des idées plein la tête, dont un projet de villas familiales.
(*) Triste concours de circonstances… à la suite d’un court-circuit du lave-vaisselle de la cuisine attenante aux vestiaires, les locaux ont pris feu mettant à néant les milliers d’heures d’efforts consentis par Marcel et ses amis dans ces travaux.
Noiraigue
Noiraigue
Dites Noiraigue, on vous répondra Marcel Jacot… Raison pour laquelle nous avons titré ainsi. En tous les cas, les Néraouis comprendront car, incontestablement, Noiraigue ne serait pas Noiraigue si Marcel Jacot n’existait pas…
La chance d’être en bonne santé !
lance-t-il, la mine sérieuse. Oui, c’est une grande chance pour le village tout entier… Que deviendraient les matches au loto sans Marcel ? Que deviendrait la vie sociale du village sans Marcel ? Que deviendraient les personnes âgées du village sans les sollicitations de Marcel ? Même si, parfois, à l’occasion, son franc-parler peut déranger. Dans ces cas, il faut le bousculer « le Marcel » et vous découvrirez alors qu’il sait également laisser parler sa sensibilité ! Comme beaucoup, derrière la carapace et les mots qu’il ne mâche pas, une âme sensible !