L’Orée Dubois – Espace deuil
L’Orée Dubois se trouve à un pas de chez vous
C’est un endroit par lequel on aura tous à cheminer un jour ou l’autre. Certains l’appellent funérarium pendant que d’autres optent pour morgue ou chambres funéraires. Chez les pompes funèbres Yan Dubois, les défunts reposent dans un « espace deuil » qui s’appelle l’Orée Dubois. « Je trouvais les autres termes trop lourds et non adaptés à ce moment de la vie. Je peux vous dire qu’il y a beaucoup plus de personnes vivantes que mortes qui entrent dans mes murs. » Partons donc à l’Orée Dubois…
Un long couloir triste et anxiogène, caché au sous-sol de l’hôpital de Couvet. Et au fond duquel se nichait une morgue sans fenêtre sur l’extérieur. Voilà l’ambiance dans laquelle ont plongé des familles de Vallonniers, durant de longues années, pour aller veiller leurs morts. La construction d’un tout nouvel espace, plein de vie, a radicalement changé la donne. L’Orée Dubois – Espace deuil a vu son premier défunt y reposer au mois de janvier 2022.
Avec pignon sur route
Cette morgue privée n’a plus rien à voir avec l’ancienne. C’est dans les locaux de l’entreprise de pompes funèbres Yan Dubois qu’elle a pris vie. « Maintenant, on a presque pignon sur rue ou pignon sur route », commente avec bonne humeur Yan Dubois. Il fait référence à la lumineuse entrée de l’espace deuil qui donne sur le trottoir de la rue de l’Industrie, direction Buttes. C’est grâce à l’investissement de son propriétaire, Valentin Hotz, que ce projet a pu prendre racine dans un ancien institut de beauté. « Je n’y vois pas de hasard si l’agencement du lieu avait été prévu pour un espace de soins de la personne avant nous. On s’inscrit dans cette continuité. »
Une morgue pas comme les autres
Une fois la porte franchie, on tombe sur un grand espace qui n’a aucune connotation de morgue habituelle. « C’est normal car il n’y en a pas. Ce n’est pas une morgue comme les autres. Cet endroit peut parfaitement être convivial car il y a beaucoup de vie dans la mort. On a d’ailleurs voulu y apporter un maximum de vie à tous les niveaux. » Il y a des plantes, des meubles en bois, un canapé et même une table de dessin avec des crayons et du papier pour les enfants. « Les proches d’un défunt viennent souvent en famille, avec les plus jeunes. Et il n’est pas rare de voir des dessins placés à l’intérieur du cercueil des grands-parents pour les accompagner jusqu’au bout. » Les défunts pris en charge par l’entreprise de Yan Dubois y ont leur place tout comme les Vallonnières et les Vallonniers éventuellement pris en charge par une autre société de pompes funèbres.
Promenons-nous dans les bois…
« L’Orée Dubois est ouvert à tout le monde. Nous avons trois chambres. Chacune d’elles est climatisée évidemment. Nous pouvons ainsi conserver les corps le plus longtemps possible au plus près des familles vallonnières. » Ces chambres seront bientôt baptisées du nom d’une espèce forestière. Trois grands tableaux à l’huile, réalisés par Marie, l’épouse de Yan Dubois, trônent déjà dans « les bois ». On y trouve aussi une salle de cérémonie pouvant recevoir jusqu’à 16 personnes ainsi que les bureaux du patron et de son personnel. « Nous sommes dans un espace ouvert, toujours dans cette optique de laisser place à la vie. Je remercie au passage mon fidèle employé Yannick et mes auxiliaires de qualité dont mon fils Matt, mes parents ou encore toi, Kevin. Sans eux, rien ne serait possible. » Après tout ça, on aurait presque envie d’aller faire un tour à l’Orée Dubois. Comment ça, le plus tard possible ? Alors touchez du bois…
Kevin Vaucher
Les pompes funèbres réclament un cadre légal cantonal
Aujourd’hui, la profession de pompes funèbres est ainsi faite qu’il n’existe aucun cadre légal pour entourer sa pratique. « La quasi-totalité des entreprises de pompes funèbres du canton se sont regroupées durant l’été afin de réclamer elles-mêmes un cadre légal », rapporte Yan Dubois, représentant pour le district du Val-de-Travers. Cela intervient quelques mois à peine après la dénonciation d’agissements douteux d’une société de pompes funèbres du canton. « C’est aussi bien une réponse à certaines pratiques, d’une entreprise isolée, qu’un réel besoin de pouvoir mieux contrôler le métier à l’intérieur des frontières cantonales. Ce n’est pas normal que presque n’importe qui peut ouvrir une société de pompes funèbres du jour au lendemain. Il faut légiférer pour introduire des garde-fous. » Une rencontre avec les autorités cantonales a déjà eu lieu à ce sujet et le Grand Conseil devrait être appelé à se prononcer en début d’année 2024.