Quelle journée, quelle soirée, quel chaudron !

« Nous vous donnons rendez-vous en 2023 avec un show encore plus grand et de magnifiques combats ! » Cette promesse, c’est celle de l’ancien boxeur, et membre du comité du BC Val-de-Travers, Robert Barbezat. 2023 marquera les 30 ans du club et l’idée de partir sur une deuxième édition du meeting de boxe olympique, l’an prochain, était déjà dans toutes les têtes samedi soir. Après un tel succès, des combats aussi intenses et une foule de spectateurs aussi dense, il serait fou de ne pas penser à repartir pour un deuxième round. Avec, cette fois, davantage de certitudes quant à la légitimité d’un tel événement au Val-de-Travers.

Le light-contact, entrée en douceur

Cette année, c’est l’organisation des finales nationales de light-contact, entre 12 h et 17 h, qui avaient poussé le boxing club à enchaîner avec un meeting de boxe en soirée. Bien lui en a pris ! L’après-midi a lancé parfaitement les choses avec une compétition mettant aux prises les 48 meilleurs combattants de light-contact. Cette « boxe douce » a parfois décontenancé certains spectateurs car l’arbitre n’hésite pas à sanctionner un concurrent s’il estime que le coup donné était trop fort (seules les touchettes sont autorisées, un peu comme à l’escrime).

7 médailles vallonnières

Le club vallonnier a parfaitement tenu son rang en allant cueillir sept médailles. Stéphane Le Droumaguet, Mariana Dos Santos et Lelio Dubied se sont parés d’or ; Charlotte Le Droumaguet et Benjamin Hirschy d’argent alors que Bianca Ramseyer et Mélissa Rutz ont décroché le bronze. « Ces bons résultats ont permis au Val-de-Travers de prendre la troisième place ‹ par équipe ›. Pas mal pour un petit club comme le nôtre », savoure le coach David Alès. à peine ces finales terminées, les organisateurs ont rapidement embrayé sur le meeting de boxe, qui débutait à 19 heures.

Une victoire expéditive, presque punitive

La mauvaise nouvelle de la soirée était l’absence du champion suisse Gabriel Tomas (blessé). Mais ce fut finalement un mal pour un bien car cela a permis à toute la lumière de briller sur les autres boxeurs engagés. « Offrir la possibilité de boxer à domicile était l’un des buts de notre meeting », poursuivait l’infatigable David Alès. Dans la région, un meeting est aussi organisé une fois par année à La Chaux-de-Fonds. Deux boxeurs du haut étaient d’ailleurs engagés dans le chaudron d’espaceVal, samedi soir. Dans la catégorie des moins de 92 kilos, le champion romand 2022 Matteo Pellegrini a remporté une victoire expéditive (presque punitive).

De plus en plus de bons boxeurs romands

Le coach adverse a été contraint de « jeter le linge » sur le ring, synonyme de fin immédiate du combat. Il entendait ainsi préserver la santé de son boxeur, largement dominé. « Matteo a de nouveau fait un super combat. C’est la troisième fois qu’il gagne au premier round. Je vais devoir lui dire de se calmer un peu sinon plus personne ne voudra l’affronter », me confiait le membre du staff chaux-de-fonnier James Vuillemin. « Mais c’est positif car il y a de plus en plus de bons boxeurs romands. C’est important de montrer que la boxe a sa place dans notre région également.» L’autre Chaux-de-Fonnier, Damien Sabas, a également remporté son combat. Sur décision des juges.

Samuel Girardier pour une fin de meeting bouillonnante

Le onzième et dernier combat de la soirée a été le clou du spectacle puisque c’est un ancien boxeur du club vallonnier qui est entré en lice. Samuel Girardier a eu l’honneur du final et il a été à la hauteur des attentes. Dans une salle bouillonnante et hurlante, il a remporté son face-à-face aux points. De quoi ravir l’ancien boxeur David Favre, absolument impeccable dans son rôle de maître de cérémonie. Son compère du Centre SAS, Vincent Grize, a également été parfaitement dans le juste au niveau de « l’emballage sonore et visuel » du show. Du grand art ! Le budget de la journée-soirée était de 10’000 francs. Chaque centime a été rentabilisé et dépensé à bon escient, formant un tout cohérent et un meeting de haut standing, de près de 4 h 30.

Et maintenant ?

De quoi donner des idées au président du club Stéphane Berger pour la suite. « Maintenant qu’on a vu que ça marchait, on peut aller de l’avant. Il faut avancer sagement mais pourquoi pas accueillir des combats pros à l’avenir par exemple ? On va déjà discuter de l’organisation d’un éventuel meeting pour nos 30 ans et on avisera par la suite. » Les spectateurs en redemandent, c’est certain ! « Beaucoup de gens sont venus nous féliciter en fin de meeting. Soit pour l’organisation soit pour leur avoir offert ce spectacle, devenu rare en Suisse », confirme Leila Cucinelli (membre du comité et championne suisse junior). Quelle journée, quelle soirée, quel chaudron !

Kevin Vaucher