La décimation des insectes
On parle beaucoup de la décimation des insectes. Peut-être à la suite de la dernière votation fédérale le blâme est souvent imputé aux paysans et aux maraîchers qui pratiquent la monoculture et répandent des pesticides. Personne, à ce que je sache, veut la mettre « sur le dos » des éoliennes, et pourtant, des journaux scientifiques publiés en Allemagne parlent d’une hécatombe causée par les aérogénérateurs dans ce pays. Au point où, d’ici dix ans, certaines espèces d’insectes seront totalement absentes du paysage outre Rhin.
Je vous accorde que parfois les insectes ne sont pas les bienvenus quand les guêpes mangent le fruit de nos vergers et que les fourmis envahissent nos cuisines. Toutefois, personne n’ignore que les insectes jouent un rôle essentiel dans la pollinisation, dans l’élimination des déchets et dans la chaîne alimentaire des autres animaux.
Christian C. Voigt (Leibniz-Institut für Zoo-und Wildtierforschung, Berlin) a publié en janvier 2021 une étude sur la mortalité des insectes et la baisse de biodiversité en Allemagne où il estime que chaque éolienne tue quarante millions d’insectes par jour ! Ce qui représente 1200 tonnes par année pour toutes les éoliennes allemandes ! Toutefois, cela n’est pas un secret pour l’industrie du vent, car les pales de leurs machines doivent être lavées régulièrement (souvent à l’aide d’hélicoptères) pour les débarrasser des restes des insectes. Les promoteurs calculent que les éoliennes perdent 50% de leur capacité si elles ne sont pas entretenues régulièrement. De plus, l’étude démontre que la couleur des éoliennes, de jour, et le clignotement des balises lumineuses, la nuit, attirent les insectes et par la suite les oiseaux et les chauves-souris qui les chassent, avec des résultats désastreux.
Il me semble qu’avant de se lancer dans cette aventure qui est l’installation d’éoliennes en Suisse, nos autorités devraient étudier plus scientifiquement toutes les nuisances que ces machines apportent à la santé humaine et à la vie des animaux, depuis le majestueux aigle royal à la belle Lépidoptère. Il est encore temps avant que la tranquillité de nos champs disparaisse sous les vrombissements des aérogénérateurs.
Richard Wilson, Travers