Les «philanthropes» remettent 5 chèques de Fr. 2000.-
Comme chaque année, la Société philanthropique suisse Union a joué les bonnes âmes lors d’une remise de chèques, à Couvet. Le cercle du Val-de-Travers a opté, samedi soir, pour la Salle de spectacles pour procéder à ses beaux gestes. La cérémonie a été suivie par un repas en présence de dizaines de membres ainsi que des récipiendaires. Cette année, quatre chèques de 2000 francs chacun ont été délivrés à quatre institutions ou privés.
L’atelier Fil, le groupe scout « Les Flambeaux de l’Évangile » (Môtiers), la fondation échanges scolaires des Bayards et le menuisier Romain Mingard (participation aux championnats du monde de la discipline, médaille de bronze) ont été honorés d’un chèque de 2000 francs. Le responsable du cercle du Val-de-Travers, Jämes Vaucher, a souligné l’importance des actions de la société philanthropique dans une période où la pauvreté a fait un grand pas en avant. « De nombreuses associations sont débordées et ne peuvent plus répondre à la demande des gens en détresse. Les ‹ Paniers solidaires › doivent inscrire des gens sur liste d’attente », a-t-il évoqué pour exemplifier ses propos.
L’atelier Fil, une fierté !
La directrice de l’atelier Fil, Marie-France Oberbeck, est allée dans le même sens. Elle a souligné sa fierté « de porter les projets d’une entreprise sociale qui donne une chance d’intégration à ceux qui n’en ont pas eu dans leur vie. Il suffit d’un coup du sort pour que votre vie bascule. ça peut arriver à tout le monde. Nous, nous croyons que chacun a un potentiel, quoi qu’il y soit arrivé dans sa vie », a-t-elle martelé sous de chaleureux applaudissements. Membre du conseil de fondation de l’échange scolaire des Bayards, Christian Chatelain a remercié, pour sa part, l’Union « qui a toujours été présente » pour soutenir son lieu d’accueil. Cette fois, cette somme de 2000 francs a servi à la rénovation des douches et au remplacement d’une cuisinière.
Le Val-de-Travers à son affaire
L’échange scolaire existe depuis… « bien longtemps ». « Nous avons récemment retrouvé des livres de comptes datés de 1842 », a-t-il fait savoir d’un air amusé. Le groupe scout « Les Flambeaux de l’Évangile » n’a « que » 30 ans d’existence mais il est déjà bien à son affaire. Ce n’est pas de moi, c’est simplement la devise de sa brigade môtisanne : le Val-de-Travers à son affaire !
Grâce au financement accordé par les philanthropes, le groupe a pu s’acheter du matériel adéquat, dont une grande tente, afin de participer au camp fédéral de cet été.
Soutien à Romain Mingard
Romain Mingard est le dernier à être monté sur scène. Il ne représentait pas une association ou une entité mais le savoir-faire du Vallon en matière de menuiserie.
Le Covasson de 20 ans a participé aux championnats du monde des métiers « Worldskills 2022 », il y a quelques semaines. Et il est revenu avec la médaille de bronze. « C’est grâce à ce type de soutien que j’ai réussi à progresser rapidement et à être au niveau que je suis aujourd’hui », a-t-il réagi au micro. Nous vous proposerons un portrait complet de ce jeune talent dans notre prochaine édition.
L’Union de deux jeunes enfants aura 180 ans
Les dizaines de membres du cercle du Val-de-Travers ont été particulièrement réceptifs à son discours teinté d’humilité et de travail. Deux valeurs qui parlent à la société philanthropique suisse Union, créée à Sonvilier, en 1843, par deux jeunes de 13 et 14 ans. Fritz Marchand et Jules-César Wille avaient scellé leur union un soir de 23 décembre. Ils souhaitaient regrouper autour d’eux un groupe vertueux pour que l’entraide triomphe dans la région et dans le pays. « à cette époque, la vie était marquée par la guerre, l’occupation étrangère, la misère, le chômage et l’alcoolisme », rapporte Michel Blanc, président du cercle du Val-de-Travers.
Et si Molière s’était trompé ?
De quelques membres au départ, l’Union rassemble aujourd’hui 1800 membres dans 39 cercles différents dans toute la Suisse. Des personnes de toutes conditions, de toutes professions et de toutes confessions se sont réunies sous la même bannière. pour le bien collectif. Tout au long de l’année, les philanthropes viennent en aide à des privés dans le besoin. Récemment, ils ont ainsi meublé un appartement fleurisan pour accueillir une maman ukrainienne et sa fille. Il s’agit d’Olga et d’Alexandra, que nous vous avons présentées dans notre série spéciale baptisée « l’Ukraine à nos portes ». Si Molière existait encore, sans doute remplacerait-il son misanthrope par nos philanthropes, bien plus utiles !
Kevin Vaucher