Le plaisir à portée de main !
C’est un endroit méconnu du Val-de-Travers, niché aux deux derniers étages du bâtiment de la Grand Rue à Couvet. Loin d’être aussi visible que le bric-à-brac fleurisan du Cora, qui « donne sur la rue », le bric-à-brac de l’Eren est plus discret. Et pourtant, il en a des choses à montrer ! De l’utile à petit prix jusqu’à l’insolite qui illumine les visages de sourires, tout se côtoie dans une joyeuse organisation. La petite équipe de bénévoles essaie de transformer chaque recoin en une découverte visuelle hors du temps.
Au total, ils sont une dizaine à s’occuper en alternance des deux étages d’objets de seconde main du bric-à-brac de l’Eren. Les prix sont extrêmement bas, c’est le principe même de l’endroit : aider les personnes dans le besoin à s’équiper en électroménager, à dégoter un jouet pour leurs enfants, à s’habiller sans se ruiner, à trouver des DVD pour une soirée ciné ou des objets de déco pour égayer les murs de la maison. Il y a même un coin où tous les articles sont à donner gracieusement.
Un goût de reviens-y
« Lorsque l’on voit qu’une famille est vraiment dans une situation de détresse, il nous arrive même de donner d’autres articles encore », me chuchote Emma dans l’oreille.
Ce fut par exemple le cas lorsque les premiers réfugiés ukrainiens ont été accueillis après l’invasion de leur pays par la Russie. Mais le lieu est ouvert à tous et les Vallonniers n’hésitent pas à venir y pousser la porte de temps en temps. « En général, ceux qui viennent une fois reviennent ensuite assez régulièrement. Je vous garantis que notre bric-à-brac n’est pas un endroit où s’empilent des objets fichus ou passés de mode », s’empresse d’ajouter Simone.
Le fauteuil blanc vous attend
En tout cas, le choix est vaste !
à quelques mètres de nous se trouve le coin bibliothèque, particulièrement accueillant. éclairé par la lumière d’un « velux », un confortable fauteuil blanc attend les adeptes de l’évasion littéraire. « Récemment, nous avons créé une étagère avec nos coups de cœur pour aiguiller les lecteurs qui ne sauraient que choisir », dépose Françoise. Oui, ça fait beaucoup de prénoms différents pour un même article mais que voulez-vous ? Ici, chacune et chacun (il y a deux hommes, Romain et Alain) a la responsabilité d’un petit espace. Barbara, vers qui j’arrive maintenant, s’occupe de la partie verrerie et vaisselle par exemple.
La mort d’un docteur à l’origine du bric-à-brac
« J’apprécie cette responsabilité. Cette activité est aussi enrichissante pour nous. Comme les autres bénévoles, j’essaie toujours que l’espace dont je m’occupe soit bien présenté et qu’il reste joli à regarder au gré des arrivages et des saisons », pose Barbara. Créé en 1970, le bric-à-brac de l’Eren s’est lui aussi bien adapté au temps qui passe. « En 53 ans d’existence, il a déménagé plusieurs fois. Tout avait commencé à la mort du docteur Léon Vaucher, de Couvet, la bien nommée Madame Gentil a été mandatée pour débarrasser son appartement. Elle a alors eu l’idée de vendre les meubles pour reverser le profit à la paroisse du village », livre Francine. Plus tard, le fruit des ventes du bric-à-brac a notamment permis la construction de la salle de paroisse covassonne. L’argent récolté aujourd’hui profite toujours à l’Eren avec qui le plaisir reste à portée de main.
Kevin Vaucher
Ouverture spéciale lors de la foire
Le bric-à-brac de l’Eren est ouvert les mercredis (14 h à 16 h 30) et les jeudis (9 h à 11 h 30) ainsi que chaque premier samedi du mois (9 h à 11 h 30). Il est également ouvert toute la journée lors des foires d’automne et de printemps du village. Il sera donc ouvert ce vendredi 27 octobre. Avis aux amateurs !