Cet ennemi commun qu’on ignore

Certains sujets sont si sensibles que bon nombre de journalistes ne se hasardent pas à en parler aujourd’hui. Le conflit israélo-palestinien est le thème ultime à éviter tant il divise la société en deux camps. Chaque phrase sur ce sujet est immédiatement scrutée et analysée. L’exhaltation des partisans de chaque « camp » est telle que chaque phrase peut rapidement entrer en confrontation directe avec leurs idées et le journaliste est tout aussi rapidement taxé de pro-palestinien pour les uns et de pro-israélien pour les autres. Il y a peu, l’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision a ainsi eu à se prononcer sur deux plaintes visant la RTS pour son traitement du conflit. L’une émanait d’un sympathisant de la cause palestinienne et l’autre d’une personne sensible à celle d’Israël. Toutes les deux ont finalement été rejetées. Ceci démontre néanmoins le défi qu’impose le journalisme sous sa forme la plus pure : celle qui consiste à informer de façon neutre et objective. Pas forcément évident lorsque l’existence même d’un pays l’oblige à se défendre à chaque attaque. Alors que dans le même temps, une population est entassée sur un territoire minuscule et utilisée comme bouclier humain par une organisation terroriste (combattante pour certains). Le cruel paradoxe de l’histoire est que les deux camps n’ont pas compris qu’ils avaient un ennemi commun : le Hamas qui se nourrit de ce conflit et en tire même l’essence de son existence.

Le Lynx