Le fashion truck, c’est son truc !
Vous connaissiez les food trucks du Vallon, Magalie Borel a créé le fashion truck ! Encore plus fort que de vous apporter votre repas à portée de main, elle vous propose des habits de seconde main à portée de pas. Au gré de ses déplacements, sa friperie ambulante propose plus de 10’000 articles à prix repassés. Cette employée de cuisine au home des Bayards a lancé cette activité secondaire il y a quelques mois par amour de la mode et l’envie de réussir un projet personnel. Avec deux enfants et un emploi à 60%, ce type de commerce était l’alternative idéale.
Qu’est-ce que vous voulez, le fashion truck c’est son truc ! Elle y croit tellement fort que son rêve – qui semble tout à fait réalisable – serait de mettre sur pied un rassemblement de « commerces ambulants » locaux quelques fois durant l’année. Cela pourrait se tenir sur la place de Longereuse à Fleurier avec des bahuts proposant de la nourriture, des vêtements, des jouets, des meubles et d’autres choses encore.
On aurait plus d’impact ensemble qu’éparpillés sur tout le Val-de-Travers,
défend Magalie Borel. Si elle a opté pour un moyen de déplacement et de commerce à quatre roues, son papa a choisi le bateau pour en faire autant.
C’est lui qui tient le restaurant Aux Berges D’Estaillères à côté du lac des Taillères. C’est le bâtiment avec un bateau en guise de porte d’entrée.
Voilà une famille qui ne manque pas d’imagination pour faire bouger les codes sur sa route. C’est aussi elle qui se déplace dans une voiture presque entièrement recouverte d’autocollants. Une nouvelle créatrice de mode is born ?
La mobilité dans son ADN
Avant de songer à s’installer épisodiquement sur la place de Longereuse, c’est devant chez elle qu’elle parque le plus souvent son fashion truck.
Ma gérance m’a accordé le droit de m’installer devant Unia à la place de la Gare de Fleurier. Cela se met en place gentiment depuis que j’ai commencé le 30 juillet. Et quand je décide de garer ma friperie à un autre endroit, je l’indique sur mon compte Facebook. Pour le moment cela se passe de cette manière mais ce sera amené à se structurer petit à petit,
prévoit-elle. Elle a notamment déjà fait halte au festival Hors Tribu et au restaurant Les Arcades de Fleurier. Si l’on se penche sur son parcours, il y a une certaine logique dans son choix de mobilité.
Je suis née aux Caraïbes et j’y ai vécu jusqu’à mes 15 ans environ. Ensuite, on pourrait dire que j’ai fait un tour du canton puisque j’ai habité à plusieurs endroits différents (Saint-Blaise, La Chaux-de-Fonds,…).
Depuis six ans, c’est au Val-de-Travers qu’elle a trouvé ancrage.
Et je compte bien y rester avec ma fille Liza et mon garçon Louka. En plus, avec le stock de vêtements que j’ai chez moi, il me faudrait des mois pour déménager,
rigole la maman de 32 ans. Lorsque les gens viennent acheter des habits au fashion truck, ils lui en ramènent d’autres. Cela lui permet d’avoir constamment de nouveaux articles à proposer.
Mon bus me permet de proposer environ 5000 produits à la fois et j’en ai encore bien le double chez moi. Je varie en fonction des saisons, de la météo et de mes coups de cœur du moment.
En plus des vêtements, elle vend également des sacs à main, des bijoux et divers accessoires. Il s’agit d’une offre exclusivement réservée à un public féminin. Les hommes sont donc priés d’aller rouler des mécaniques plus loin… ou de conseiller leur femme.
Vous n’aimez pas la friperie, alors venez !
Pourtant ce n’est pas en rose mais dans un beau bleu turquoise que son véhicule de vente a été peint.
La couleur est d’origine, j’ai simplement demandé à l’artiste Kesh (Philippe Bovet) de me faire mon logo. Je précise que la pin-up représentée n’est pas inspirée de moi contrairement à ce que beaucoup de clients pensent.
Le papa de Magalie Borel lui a donné un gros coup de pouce pour l’aménagement intérieur du bus. Il y a même installé du parquet et une cabine d’essayage.
Il y a tout ce qu’une bonne boutique « fixe » propose sans avoir l’inconvénient de devoir être ouverte à un horaire précis. Ce qui aurait été impossible dans ma situation. J’ai une vie de femme, une vie de mère et une vie professionnelle à négocier de front.
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a aucun enjeu, notamment financier, dans cette aventure.
La Fleurisane a pris un risque et elle a décidé de contracter un crédit pour s’offrir son véhicule de 10’000 francs provenant de Suisse alémanique.
Si je peux faire aimer la friperie à ceux qui n’aiment pas ça habituellement, mon challenge sera relevé et je pourrai avoir le sourire.
Il n’y a même pas besoin de ça pour que Magalie vous accueille dans une franche bonne humeur tant elle a le sens du contact dans la peau. Pourtant, tout n’a pas toujours scintillé dans la vie de la jeune femme qui a récemment vécu quelques épreuves personnelles éprouvantes.
Il fallait que je me crée un nouvel objectif pour que je puisse prouver que je vaux encore quelque chose. Je ne veux pas dépendre de quelqu’un d’autre, je vais le prouver par moi-même. C’est aussi pour cette raison que j’y mets autant de cœur.
Avec un tel état d’esprit, ça ne peut que rouler !
Kevin Vaucher