Le diamant vert du Val-de-Travers 5/9

Ciel est déçue car elle n’a pas eu les réponses qu’elle était venue chercher. « Et s’ils voulaient simplement parler avec nous ? Peut-être que nous leur avons fait peur ? » Un premier élément de réponse n’allait pas tarder à arriver et tout allait très vite s’accélérer. Dans la soirée de mercredi, un nouveau papier est glissé sous la porte du Courrier. Duilio Rota réunit alors l’équipe de rédaction pour le décrypter. Il est écrit : « Vous l’avez bien cherché, le Cercle l’a décidé, la punition ne va pas tarder ! » C’est décidé, la menace devient trop grande pour être ignorée et le journal va sortir l’information en exclusivité. Le lendemain, le Courrier titre « Diamant vert pour idées noires ! »

La punition du « Cercle des cinq familles »

Dans son article, le journaliste Kevin Vaucher avance deux hypothèses. Soit celle de petits malfrats locaux souhaitant faire le buzz à partir de la renommée passée des « Green Scorpions ». Soit de véritables descendants de ce clan, qui auraient réellement hérité du secret du diamant vert, génération après génération. Seulement, comme le butin a été déplacé de sa cachette initiale, ils ne sauraient plus où il « dort » aujourd’hui. D’où cette envie de donner différents indices et différentes pistes pour que d’autres effectuent le travail à leur place. Une fois trouvé, ils n’auraient plus qu’à s’emparer du diamant vert et des bijoux pour boucler la boucle définitivement. Le « Cercle des cinq familles » renverrait ainsi aux descendants des cinq mafieux d’époque qui constituaient les « Green Scorpions ». Quoi qu’il en soit, l’affaire est désormais publique et la nouvelle a rapidement circulé dans toutes les rédactions de la région. Alors que RTN tient une émission spéciale, en direct de la place du marché de Fleurier, « le Cercle » va mettre sa punition à exécution. En une journée, six départs de feu volontaires nécessitent l’intervention du SDIS Valtra. Aux Verrières, le feu a touché le bâtiment communal abritant la fresque des Bourbaki, de Benjamin Locatelli. Le temple de La Côte-aux-Fées et celui de Môtiers ont aussi été visés.

Une conférence de presse dans le séchoir à absinthe

Le château de Môtiers, le chapeau de Napoléon ainsi que le séchoir à absinthe de Boveresse sont les autres cibles à avoir eu chaud. C’est d’ailleurs dans ce dernier lieu que le Conseil communal de Val-de-Travers, appuyé par ceux des Verrières et de La Côte-aux-Fées ont décidé d’organiser une conférence de presse, devant l’urgence de la situation. Le séchoir à absinthe symbolise la ténacité et la résistance du Val-de-Travers. Il a été construit en 1893 par les frères Barrelet et il a été classé monument historique en 1998. Il a conservé sa forme originale, sans chauffage ni isolation. De ce fait, il est ouvert en saison estivale. Au moment de sa construction, il tournait à plein régime, récoltant et séchant, tête en bas, les plantes d’absinthes des producteurs de la région. L’interdiction de cette plante dans toute la Suisse a signé la fin de ses activités agricoles. Ensuite, il s’est trouvé une vocation plus culturelle. Et dans l’affaire du diamant vert, il accueille donc les politiques vallonniers pour la première fois de son histoire. À leurs côtés, le major Patrick Piaget est présent pour rassurer la presse. « Tous les foyers, sans exception, ont été maîtrisés grâce aux hommes et aux femmes du SDIS Valtra. » Par la voix de son président, Frédéric Mairy, le Conseil communal de Val-de-Travers annonce des mesures exceptionnelles de « chasse à l’homme ». Un énorme coup d’éclat va arriver…

Scarlett Moor – Kevin Vaucher