L’Abbaye de Buttes se réveille !
Plongée dans un sommeil forcé depuis 2019, pour cause de Covid puis par manque de bénévoles, l’Abbaye de Buttes a connu un réveil à la hauteur de l’attente qui l’a précédée. La population a eu un énorme plaisir à renouer avec cet événement et elle a répondu en masse à ce « retour à la vie ». C’est simple ! Les tirs (avec un bémol), le cortège, la course, la grande soirée du samedi, la pasta party du dimanche et tout ce qui entoure la fête ont fonctionné. On refait le fil de l’Abbaye !
Samedi 3 juin, 23 h 30 : le président de la société de tir de Buttes, Loïc Fatton, a entamé sa sixième heure derrière le gril. Et il y a encore des gens qui commandent à manger. « J’annonce que je vais éteindre le gril à minuit. Envoyez les dernières commandes ! » Le trentenaire fait partie de la société depuis 11 ans et il constate avec bonheur que la manifestation connaît un réveil dynamique en ce premier week-end de juin. « Après plusieurs années d’absence, on sent vraiment que les gens ont envie d’en profiter. Ça fait plaisir. »
Plus de sangria, que faire ?
Pour mener la barque, toutes les sociétés du village ont retroussé les manches et ont fourni des forces bénévoles. En comptant les renforts venus du club de bandy et de l’équipe « corpo » de handball, ils ont été une bonne septantaine à s’activer durant le week-end. Soudain, c’est panique à bord sous la tente ! Que se passe-t-il ? « C’est le dernier pot de sangria, comment on va faire ? », demande un bénévole. « Pas de souci, il y a toujours assez, on trouve toujours des solutions à Buttes », lui répond Lisa Sinicropi. La présidente de la Société coopérative de consommation Le Foyer était bien occupée à servir les nombreux clients qui s’affairaient derrière le bar. « C’est la grande classe, c’est vraiment carton plein pour le retour de l’Abbaye de Buttes. »
Lisa Sinicropi dit vrai !
Jetons un petit coup d’œil en arrière pour voir si Lisa dit vrai ! À partir de 9 h, les tireurs sont venus au stand pour participer au traditionnel concours de la Butterane. « Ils étaient 15 à 20. C’est bien mais on sait qu’on peut faire mieux. Seulement, les anciens gagnants ne peuvent plus remporter le prix donc cela nous prive de participants. On songe à instaurer de nouveaux prix ouverts également aux vainqueurs des éditions précédentes », explique Loïc Fatton. L’euphorie a commencé de monter à partir de midi. « Il y a une trentaine de personnes qui sont venues manger. C’est la première fois qu’on sert déjà autant de repas à midi. C’était encourageant », complète Kelly Jornod.
La foule suspendue au fil du manitou
Puis, après le cortège des enfants de Buttes et de La Côte-aux-Fées, la foule s’est dirigée au pied de La Robella pour profiter des animations en famille. « On n’a pas pu faire venir de manèges car ils ne se déplacent plus sur des événements de moins de trois jours mais on a proposé quelques ‹ trucs › originaux. » Parmi ces « trucs », on notera le beau succès connu par le « manitou suspendu ». Le concept ? Empiler un maximum de caisses de vin les unes sur les autres pour tenter d’aller toucher le haut de la grue du manitou. Les organisateurs ont eu la bonne idée de placer ce jeu au milieu des stands et de la tente. Les personnes présentes pouvaient donc boire un coup tout en observant quand les « grimpeurs » allaient se casser la figure (ils étaient assurés, rassurez-vous). Belle animation !
L’histoire du miel et des abeilles
Le tire-pipes était un peu plus caché mais il a aussi connu son succès, un peu plus tard dans la journée. Pour la soirée du samedi, vous savez déjà qu’elle a fait un énorme carton. À en vider le stock de sangria, c’est dire ! Plusieurs centaines de personnes ont transité sous la grande tente de la place de l’Abbaye. Et le dimanche, la pasta party (confiée à une personne extérieure) a permis aux bénévoles d’être un peu moins sollicités. De quoi permettre au « grilleur » Fatton de se reposer ? « Non, pas du tout ! Je dois aller sortir mon miel. J’ai une quinzaine de ruches au Val-de-Travers et je fais trois récoltes par année. » Son record ? 1.2 tonne de miel amassé sur un an. Par contre, l’histoire ne dit pas si c’est son miel qui a attiré autant « d’abeilles » à l’Abbaye de Buttes cette année…
Kevin Vaucher