La nouvelle expo de Kevin Beuret a un message pour vous !
Kevin Beuret, c’est le « messager des animaux » du Vallon. Celui qui les étudie, les analyse et les photographie pour mieux les comprendre et les expliquer aux autres. Lors de sa nouvelle exposition de trois jours, qui s’ouvre vendredi à la Pension Beauregard, il portera également un autre message sur les réalités cachées dans la nature vallonnière : pollution de l’Areuse, décharge sauvage de 6 mètres et autres sources de pollution ont été immortalisées par ses soins. « Pas pour polémiquer mais pour interpeller », démêle-t-il. Tout cela sur fond d’attaques et de tir de loup dans la région. Copieux menu.
Loup, cerf, castor, aigle et bien d’autres espèces ont été captés par l’œil d’expert et d’amoureux de la nature de Kevin Beuret. Toujours entouré par sa fidèle équipe (Marine Bringold, Dimitri Wyss et Julien Hofmann), le Vallonnier mettra donc en scène ses nouveaux clichés ce week-end. Il s’appuiera sur ce qui a fait la force de sa précédente exposition : un coin vidéo, des espaces didactiques et pas mal de photos d’animaux bien sûr.
Ne rien laisser dans l’ombre des forêts
Cette année, celui qui habite désormais à Couvet s’engage encore un peu plus sur le terrain de la sensibilisation. « Je vois des choses qui me font bondir dans la nature et je veux les mettre en lumière pour interpeller sur cette question. » Ce qu’il regroupe sous « cette question », ce sont la pollution de l’Areuse, la multiplication des déchets dans les forêts ou encore les décharges à ciel ouvert. « Je suis tombé sur un tas d’immondices de 5 à 6 mètres au Val-de-Travers et je ne comprends pas comment cela est possible. Surtout, il faudrait se demander comment le rendre impossible ! » S’il entend bien faire entendre cette réalité, Kevin Beuret ne souhaite pointer du doigt personne. « Ce n’est pas mon rôle. Je veux juste présenter la nature du Val-de-Travers sans laisser dans l’ombre les moins beaux côtés. »
Une exposition transparente
C’est donc à un exercice de transparence qu’il se prête. « À chacun d’en tirer ce qu’il veut. » Pour rester dans la transparence, comment le messager des animaux a-t-il reçu la récente annonce de l’autorisation du tir du « loup neuchâtelois » par les autorités cantonales ? « C’est un sujet qui divise et je peux comprendre pourquoi. Mon oncle est paysan et je saisis parfaitement la volonté des éleveurs de sauver leur bétail.
D’un autre côté, je me sens aussi proche de ceux qui se battent pour sauver toute vie animale dans nos forêts. » Alors comment sortir de ce dilemme ? « Il ne faut pas se le cacher, l’intensification de la présence du loup dans l’Arc jurassien va forcément conduire à l’installation prochaine d’une meute de loups sur notre territoire. Et il faudra bien trouver des solutions pour mieux cohabiter. »
« Abattre 70% des loups en Suisse est extrême »
Un effort pourrait être fait au niveau des moyens de prévention selon lui. « Les barrières électrifiées ne sont pas suffisantes. Des observations ont prouvé que les loups pouvaient passer au-dessus de barrières de 3 mètres en Italie. Rentrer les animaux la nuit ou placer des chiens de garde en qualité et en quantité suffisantes sont les protections les plus fiables. Il y a aussi des associations qui font de la surveillance gratuite de troupeaux dans les lieux à risque. Le projet d’ordonnance sur la chasse de l’OFEV (Office fédéral de l’environnement), prévoyant d’abattre jusqu’à 70% des loups en Suisse, est trop extrême. Il faut discuter pour trouver ensemble une façon de mieux cohabiter. » Le message est passé, merci « messager » !
Kevin Vaucher