La maison aux 3000 merveilles
Elle pourrait s’appeler la maison aux 3000 merveilles, elle s’appelle finalement la Luge Rouge. Un nom inspiré d’un magasin de jouets français qui se nommait le « Singe Rouge ». Elle, c’est la brocante du couple Anne-Françoise et Cédric Pellet située dans un vieux bâtiment au cœur de Noiraigue. à l’intérieur, une surface de trois cents mètres carrés sur deux étages où s’offre à nous trois milles objets de toutes sortes.
Nous n’avons pas calculé le nombre exact d’objets mais on ne doit pas en être très loin,
rassure d’entrée le couple Pellet. Une caisse enregistreuse par-ci, des paniers en suspension par-là, un Piaggio orange calé un peu plus loin vers une ancienne tricoteuse Dubied ou encore des lampes fabriquées avec des objets tels qu’un robinet ou un pare-chocs de voiture… dépaysement garanti. Et je dirais même qu’il y a plus de 3000 objets stockés ici dans un mélange d’originalité et de valeurs sûres. à croire qu’il ne manque que la fameuse luge rouge.
Non, nous en avons deux actuellement,
coupe fort à-propos Cédric.
Quelques cartons à bananes pour débuter
Dans cet univers aux confins du fantastique règne comme une ambiance de renouveau :
Comme tous les commerces non essentiels, nous avons été fermés pratiquement tous les mois depuis une année. C’est seulement depuis le 1er mars 2021 que l’on rouvre sporadiquement.
Il n’y a pas de date ni d’horaire d’ouverture fixés à l’avance puisque c’est sur rendez-vous que cela fonctionne la plupart du temps. Internet est notamment utilisé pour mettre en avant certaines trouvailles et le bouche-à-oreille fait le reste. Il faut dire qu’habituellement, ce grand espace sert plutôt à conserver les objets dans l’attente de participer à des brocantes spécialisées.
Nous allons le plus souvent exposer en extérieur dans les événements officiels de Suisse romande,
confirme Anne-Françoise. C’est elle qui est officiellement à la tête de la « Luge Rouge » depuis l’achat du bâtiment en 2005.
À la base c’était un hobby et nous avons commencé avec quelques cartons à bananes. On ne pensait pas s’étendre autant mais c’est rapidement devenu une grande passion,
poursuit son mari. L’homme de 60 ans a travaillé durant trois décennies dans l’automobile et il donne des cours d’auto-école aujourd’hui tout en s’investissant aussi largement pour leur brocante.
Duo de scaphandres contre plaque émaillée « Motalin »
Contrairement aux brocantes caritatives comme Emmaüs, le couple Pellet achète tous ses objets. Il se déplace en camionnette pour aller les chercher, il les restaure, il les entretient et il fixe finalement un prix en prenant une courte marge. De fibre ouvertement recycleuse et « anti-gaspi », il doit aussi sentir et anticiper les tendances pour assurer un roulement et faire de la place à des éléments plus modernes.
Les pendules neuchâteloises ont perdu énormément de valeur notamment et c’est devenu difficile à écouler. C’est donc un métier de nez.
Pour faire de la place à des nouveautés, le duo de chineurs attend avec impatience que les brocantes officielles soient à nouveau autorisées.
En parallèle, les ouvertures occasionnelles de leur bâtiment aux 3000 merveilles rencontrent un beau succès.
Les gens voyagent à travers les époques grâce à certains objets et on sent vraiment qu’il y a une demande en ce sens aujourd’hui.
En fonction des mois, quelques dizaines voire centaines de trouvailles entrent et quittent « l’espace Pellet ». Le coup de cœur d’Anne-Françoise est un duo de casques de scaphandres (l’un est vrai et l’autre faux) tandis que le cœur de son mari penche vers une plaque émaillée « Motalin » (une marque d’huile allemande) datée de l’entre-deux-guerres. à vous de trouver le vôtre, prévoyez la journée peut-être…
Kevin Vaucher