« J’peux pas, j’ai forêt ! »
« J’peux pas, j’ai forêt ! »
Les liens entre l’Homme et la Nature dont il fait partie vont bientôt être au cœur d’une prise en charge globale de la santé. C’est ce qu’on appelle l’écosanté.
Une enfance dans la nature suivie d’un accès régulier et d’une connexion à la nature tout au long de la vie ont démontré des bénéfices à long terme de bien-être, de santé et de capacités d’apprentissages et résulte également dans des comportements pro-environnementaux.
En tant que pédiatre, je peux faire différents constats :
- tout petits déjà, alors que les enfants ont un énorme besoin de mouvement, ils sont de plus en plus sédentaires
- notre contexte culturel et technologique a tendance à favoriser la récompense immédiate et le tout, tout de suite. Ce contexte est en partie responsable de notre distractibilité, cause d’indéniables difficultés dans les apprentissages. Les jeunes gens abandonnent vite, se démotivent facilement et peuvent au final se sentir incapables
– de plus en plus d’enfants souffrent de stress et d’anxiété, parfois de dépression, même avant l’adolescence
– l’aspect cyclique de la vie sous tous ses aspects (naissance-croissance-mort) est occulté et les jeunes sont souvent déconnectés de leur corps
Certains pays occidentaux ont implanté le concept d’École en pleine nature dans leur système scolaire depuis plusieurs années.
Les études permettent de dire que :
- chez des enfants de 4 à 6 ans, l’École en pleine nature a montré un impact positif sur le développement moteur et les aptitudes sociales
- marcher dans la nature ou regarder des photos de la nature améliorent les capacités attentionnelles chez l’adulte et diminuent certains symptômes du TDAH chez l’enfant
- chez les enfants plus grands, le simple accès à des espaces verts est lié à une baisse des indices de dépression et d’anxiété et à une amélioration des performances scolaires
- lors des sessions d’École en pleine nature, tous les sens des enfants sont sollicités. Dans une nature en constant changement, les enfants apprennent intuitivement que rien n’est permanent et que toute vie fait partie d’un cycle et d’un tout.
L’École en pleine nature ne peut qu’être bénéfique à l’enfant-élève ! La nature est à nos portes, délocalisons plus souvent les classes en pleine nature !
Pour soutenir les enseignants qui y consacrent déjà leur énergie, pour donner à nos enfants l’amour d’une vie saine et respectueuse au sein de la planète, je propose d’intégrer l’École en pleine nature à la charte d’établissement du cercle scolaire JJR.
Claire Mulard, Couvet