Inside Val :
Des pompiers sans eau…
À chaque métier, ses indispensables ! Pour un pompier, l’eau fait partie intégrante du « matériel d’intervention incendie », au même titre que l’appareil respiratoire, le casque et les tuyaux notamment. Alors que se passe-t-il quand l’eau devient rare et que des mesures de restrictions entrent en vigueur ? Cette question, le SDIS Valtra a dû se la poser cet été. Le Service de défense incendie et de secours du Vallon a fait des choix forts, quitte à chambouler un peu la « vie de caserne ».
Des champs qui perdent de leur verdure, des fontaines qui ne gouttent plus par endroits et des températures qui refusent de revenir à la normale : la sécheresse s’est rapidement et durablement installée « en terrasse » de l’été 2022. Les pompiers du Val-de-Travers étaient en première ligne face à la pression toujours plus grande sur le risque de feu de forêt. Ils étaient prêts à intervenir. Mais paradoxalement, ils ont aussi été impactés par les conséquences de cette météo méditerranéenne. Un exercice grandeur nature sur les feux de forêt devait par exemple avoir lieu à Saint-Sulpice, le 15 août. Un exercice sur les feux de forêt en pleine sécheresse, euh… c’est pas une bonne idée non ? Effectivement, ce n’était pas une bonne idée. Une grosse moitié des exercices prévus n’aurait pas pu avoir lieu.
Le robinet a été coupé !
Nous avons donc switché d’entraînement afin de réaliser cette journée à la fin du mois d’octobre. Vu les belles rincées de ces derniers jours, rien ne devrait venir contrecarrer les plans cette fois-ci. Face à cette situation exceptionnelle, le Canton y est allé de ses restrictions et les feux d’artifice sont passés à la trappe un peu partout. Des recommandations puis des restrictions communales sont venues compléter le « plan climat ». Avant même que tout s’emballe, le SDIS Valtra a souhaité participer à l’effort collectif en montrant l’exemple. Les robinets, les bornes hydrantes plus exactement, ont été coupés !
Travailler sur l’essentiel
Eh oui, alors qu’il allait être demandé à la population vallonnière dans son ensemble de faire attention à l’utilisation de l’eau, le Service de défense incendie et de secours a décidé de donner la bonne impulsion. Lors des rassemblements estivaux, pas un seul litre d’eau n’a coulé dans le cadre de la formation continue de ses volontaires. Ce qui est tout sauf anodin dans un corps de métier où l’eau est au centre de tout. Bien sûr, en cas d’intervention incendie réelle, les sapeurs-pompiers avaient quand même accès à « l’or bleu » afin de mener à bien leurs missions. Pour les entraînements, il a ainsi été possible de mettre l’emphase sur la rapidité de déploiement, l’efficacité en situation d’urgence et la connaissance instinctive des gestes « en situation ».
Que les volontaires se mouillent !
Ce qui a été plus que bénéfique pour les nouveaux mais aussi pour les anciens du SDIS Valtra. En y réfléchissant bien, ces phases constituent le cœur du dispositif. L’extinction en elle-même n’est que l’aboutissement d’une mécanique qui se doit d’être huilé encore et encore pour devenir fluide pour chacun. En parlant de forces vives, l’eau recoule sous les ponts et le temps passe. De nouvelles recrues s’apprêtent à toucher cette réalité des doigts. Elles sont attendues à la soirée d’information, le 3 novembre au hangar de Fleurier. L’état-major suit « le sens du courant » et désire rajeunir ses cadres. De nouvelles têtes vont donc prochainement sortir de l’ombre. Que les volontaires se mouillent ! La suite, bientôt !
Kevin Vaucher