Initiative pour une élection du Conseil communal par le peuple
Votez et faites voter par la négative à l’initiative !
Sans lien commun, l’UDC et Agora ont choisi d’unir leurs forces pour modifier le règlement communal en matière d’élection du Conseil communal de la Commune de Val-de-Travers, au prétexte de « + de démocratie ».
Ne soyons pas dupes, il s’agit de populisme. Au prétexte d’« offrir » à la population le droit d’élire l’exécutif, les initiants omettent de dire qu’ils enlèvent cette compétence au législatif. Or, aujourd’hui, ce dernier est justement élu par le peuple pour le représenter. Il détient ainsi un rôle central dans le choix des candidats à l’exécutif. Jusqu’à ce jour, ce système a fait ses preuves. Pour preuve, quasi tous les membres de l’exécutif présentés par le législatif ont été plébiscités par la population. Certes, l’UDC et Agora n’y sont pas représentés. Cette situation fâche les premiers et incite les seconds, opportunistes, à s’y associer. Lorsqu’ils auront le nombre d’élus suffisants et, surtout, lorsqu’ils présenteront un ou une candidate susceptible d’intégrer un « collège » et capable d’assumer la gestion d’un dicastère, peut-être pourront-ils se réjouir de l’élection démocratique de l’un ou l’une des leurs. À ce jour, tel n’a jamais été le cas !
Les initiants avancent que la Commune de Val-de-Travers devrait s’inspirer de ce qui se pratique dans les villes et à Cressier, où l’exécutif est élu par le peuple. Eh bien non ! Défendons la pratique actuelle, comme dans les autres communes du canton. Et avec d’autant plus de vigueur que cela lui réussit, témoignant ainsi du sens des responsabilités du Conseil général, de son souci de collégialité, de stabilité, d’efficience dans la conduite des dossiers. Bref, de la sagesse, sachant qu’à Val-de-Travers, les conseillers communaux doivent posséder d’autres compétences que leurs seules qualités personnelles. Ainsi, tant les partis que leurs représentants au Conseil général tiennent le rôle de sélectionneurs, afin de désigner les candidats aptes à diriger un dicastère. Ils exercent ainsi leur rôle de filtre de la raison, réfrénant les réflexes de l’émotion.
Un mot encore, si vous hésitez… Si le favorable devait l’emporter, un candidat pourrait être élu au Conseil communal sans que ce parti ne soit représenté au législatif. Imaginez les conséquences néfastes d’une telle situation ! Ce scénario, nous n’en voulons pas. Il convient donc de voter et de faire voter par la négative à cette initiative peu démocratique.
Claude-Alain Kleiner, Môtiers