Horaire TransN 2025
Le changement, c’est dimanche !
Ces derniers mois, le nouvel horaire TransN 2025 a fait beaucoup parler. La ligne 590 (Couvet-Pontarlier en passant par Les Verrières notamment) a été au centre des critiques à la suite d’une forte réduction de l’offre. Une pétition réunissant plus de 2800 paraphes a été déposée en octobre au Château. A-t-elle eu l’effet escompté et qu’est-ce qui attend les Vallonniers à partir de dimanche, date d’entrée en vigueur du nouvel horaire ?
Commençons par les bonnes nouvelles. Car oui, il y en a ! Par rapport à l’offre actuelle, la journée du samedi ne subira aucun changement quant au nombre de navettes affiliées à la ligne 590. Par ailleurs, en semaine, un dernier bus en direction des Bayards et des Verrières a été ajouté à 22 h 24 (temporairement 22 h 34 en raison de travaux).
Le projet prévoyait initialement une dernière course à 19 h 24 (temporairement 19 h 34). Mieux que rien. « En revanche, Les Verrières auront un couvre-feu à 20 h le dimanche soir », rapporte avec humour Sylvain Moser.
Un jeu joué d’avance ?
Le conseiller général des Verrières s’est porté en première ligne de ce combat qui entend défendre les intérêts du Val-de-Travers au niveau des transports publics. À la suite de la publication du nouvel horaire 2025, il a tenté de faire bouger les choses jusqu’à Neuchâtel. Il était d’ailleurs l’un des initiateurs de la fameuse pétition, signée par 43% de la population verrisanne notamment. « Le 13 novembre, lors d’une séance sur le sujet, l’état de Neuchâtel nous avait promis un retour dans les 10 jours. Un mois plus tard, nous n’avons toujours rien vu », claque-t-il dans son style précis et incisif. « En réalité, nous avons l’impression que le jeu était joué d’avance pour cette année 2025. L’horaire allait passer de 28 paires de courses à 18 paires de courses quoi qu’il arrive. Peut-être que nos demandes seront traitées intégralement et entendues pour l’année 2026 ? »
Personne ne travaille le week-end ?
Sylvain Moser et d’autres demandaient notamment l’ajout d’une course à 20h24 en soirée et en semaine. « De toute façon, Berne ne subventionne que les jours de la semaine, considérant le lundi au vendredi comme des jours travaillés. Donc c’est peine perdue pour le dimanche soir. Au passage, heureux de découvrir que personne ne travaille le week-end. C’est ironique, je précise… » Le conseiller général se battait aussi pour le maintien de 22 paires de courses minimum sur la ligne 590. « Cela me semble être le minimum pour permettre aux personnes sans voiture de vivre une vie sociale et professionnelle convenable. Mais ce n’est pas l’avis de tous apparemment. »
Recettes trop faibles pour TransN
En effet, dans un communiqué du 5 décembre, TransN évoque en toute transparence que « les recettes de la ligne 590 sont trop faibles pour maintenir une offre supérieure à 18 paires de courses par jour, sans perdre le financement de la Confédération. » Ce qui a de quoi faire bondir Sylvain Moser : « Dois-je vous reparler de la ligne entre Le Locle et Les Brenets et de son taux de couverture de 7.7 % ? C’est deux fois moins bon que celle entre Couvet et Pontarlier et il y a pourtant 22 paires de courses. Paraît-il que cela a été négocié avec Berne en contrepartie de la suppression du train d’ici à sept ans. Comme quoi, quand on veut négocier, on peut. »
Le conseiller général évoque aussi le passage au bus tous les quarts d’heure entre Corcelles et Peseux (contre toutes les demi-heures actuellement) pour soutenir sa démonstration.
« De la gestion déloyale »
Il reprend : « Je pourrais vous exposer encore d’autres bizarreries du genre. Sans même parler des correspondances catastrophiques avec les trains depuis le Vallon. J’ai proposé de décaler les horaires de train de 15 minutes pour obtenir d’autres correspondances mais ils n’ont rien voulu savoir ni entendre. Bref, tout ceci m’amène sérieusement à penser que c’est simplement de la gestion déloyale. Il y a quatre régions dans le canton de Neuchâtel et le Val-de-Travers est la seule où on limite l’offre au strict minimum. Pendant que d’autres lignes, ailleurs, sont renforcées bien que moins utilisées. C’est assez ubuesque. En tout cas, nous ne lâcherons pas et nous allons continuer à nous battre », promet-il.
Kevin Vaucher