Spectacle de haut vol
Vendredi soir, cʼétait lʼune de ces soirées de match où tout devait être écrit à lʼavance. Le CP Fleurier recevait le premier de son groupe et la logique aurait voulu une rencontre à sens unique. Oui, mais on sentait que cela ne se passerait pas comme ça et que la surprise était possible. Les hommes de Philippe Marquis ont effectivement répondu présent et leur engagement a été magnifique. Hélas, ce sont les arbitres qui ont volé la vedette aux joueurs qui ne demandaient pourtant quʼun affrontement loyal.
Fleurier – Tramelan 1-4 (0-0, 1-2, 0-2)
But de Rambousek.
Lucarella ; Pipoz, Jeanneret ; Mieville, Marthaler, Tissot ; Aeschlimann, Vermot-Petit-Outhenin ; Rambousek, Dubois S., Kisslig ; Matthey-de-l’Endroit, Dubois G. ; Huguenin, Pellet, Colò ; Ruffieux.
Les étoiles du Courrier : *Lucarella **Rambousek***Kisslig
Avant les trois coups de cette partie, Tramelan tournait sur une moyenne de deux points par sortie alors que Fleurier se contentait dʼun tempo deux fois moins élevé (une unité par duel). Mais les Chats sont de plus en plus compétitifs quand bien même leur effectif est amoindri par quelques blessés et absences ces dernières semaines. En partant de ce constat, on savait les « jaune et noir » capables de belles choses et ils lʼont démontré avec leurs armes.
Intelligence et envie
Je ne suis pas en train de dire que tout a été simple mais ils ont fait le match que lʼon attendait dʼeux, à quelques exceptions près. Les visiteurs ont logiquement pris les choses en main dès les premiers coups de patins et les Fleurisans se sont souvent contentés de défendre. Mais ils lʼont fait avec intelligence et envie. Malgré cela, ils avaient souvent un temps de retard sur chaque action et Tramelan sʼest inéluctablement rapproché de lʼouverture du score. à la 11e minute, la barre transversale a offert un premier sursis aux combatifs Vallonniers.
Tirs cadrés : 3 à 14
Encore mieux, les locaux ont repoussé lʼéchéance en parvenant à maintenir lʼégalité à deux reprises en infériorité numérique. à la fin du premier tiers, le nombre de tirs cadrés (3 à 14) résumait bien la physionomie de ce début de rencontre mais il mettait aussi parfaitement bien en exergue lʼhéroïsme dont ont parfois fait preuve les hommes du duo Marquis-Valentini. Les Chats ont parfaitement fait le dos rond, dʼautant plus que les arbitres ne leur ont rien laissé passer. Étrangement, ils nʼont pas mis la même vigueur à sanctionner les fautes de leurs adversaires. Ils ont clairement eu deux lignes différentes dans leurs choix et cela pose question.
Deux poids, deux mesures
La situation sʼest encore aggravée dans le deuxième acte de ce combat, malheureusement pipé par les deux hommes au sifflet. Le mot zèbre nʼa jamais été aussi bien approprié pour désigner ces deux hommes : Jonas Bachmann et Alan Schmocker. Ce nʼest certainement pas Valentin Aeschlimann, sèchement chargé à la mi-match sans que les arbitres nʼinterviennent qui me contredira. Lʼentraîneur Martin Bergeron criait-il plus fort que Philippe Marquis ? En tout cas, le CP sʼest vu gratifier de quatre nouvelles pénalités dans le deuxième acte alors que Tramelan a une nouvelle fois été épargné, à intensité égale dans les duels.
Le ridicule en accès libre
Trop cʼétait trop ! Le public du Vallon a naturellement laissé filer sifflets et mots doux envers les arbitres lorsquʼils ont offert un cinq contre trois de deux minutes pleines aux visiteurs. Cela commençait sérieusement à devenir ridicule. Nʼayons pas peur de le dire, Schmocker et Bachmann ont été ridicules sur ce match. Cela nʼengage pas leurs « performances » sur dʼautres rencontres mais là cʼest simplement une évidence que la majorité des spectateurs ont rapidement saisie. Même des Tramelots, cʼest dire !
Kisslig, symbole dʼabnégation
Cʼest donc sous la gronde des gradins fleurisans et en double avantage numérique que le leader du groupe 1 de 2e ligue a débloqué le score. Mais deux minutes plus tard, lʼégalisation tombait grâce à lʼassociation dʼun Sébastien Kisslig exemplaire dʼabnégation et un Jiri Rambousek lui aussi très en jambes. Les débats se sont ensuite resserrés et Fleurier était à la hauteur de lʼévénement. Hélas, ce sont les joueurs de Martin Bergeron qui ont marqué le 1-2 avant la deuxième pause. Même avec les arbitres sur le dos, les Chats étaient toujours (en)vie.
Mauvais jusquʼau bout
Les arbitres nʼont pas donné une septième vie aux Chats dans le dernier tiers mais une septième pénalité (contre une seule sifflée contre les Tramelots sur lʼensemble du match). Malgré lʼexcellente prestation du portier Brian Lucarella, le 1-3 est tombé à la 49e et le 1-4 est ensuite arrivé dans la cage vide. Après deux nouvelles fautes flagrantes non sifflées contre Tramelan, un gros coup de canne sur les mains dʼAeschlimann non sanctionné ‒ ce dernier laissait dʼailleurs, à raison, sortir toute son incompréhension par un cri de rage envers les arbitres ‒ et une escarmouche qui a conduit le Fleurisan sur le banc mais pas le Tramelot, les zèbres ont mis un terme à leur mauvais spectacle.
Et maintenant : pourquoi ?
Un spectacle de haut vol mais malheureusement pas celui quʼavaient espéré joueurs et spectateurs. Au final, les Chats en avaient plein le dos mais ils ont magnifiquement tenu leurs nerfs malgré lʼinjustice subie. Ceux de Tramelan en ont profité sans quʼon puisse le leur reprocher. Sʼil nʼest pas fréquent quʼon fasse une telle critique des arbitres ‒ car sans eux, pas de sport ‒ la question du « pourquoi tant de différence de traitement entre les deux équipes » mérite dʼêtre posée et on le fait.
Kevin Vaucher